L'ex-député (DVG) corse Paul Giacobbi a été définitivement condamné mercredi 17 avril pour détournement de fonds publics au préjudice du département de Haute-Corse qu'il a présidé de 1998 à 2010, après le rejet de son pourvoi en cassation.
Paul-Marie Mancini est lui aussi condamné.
L'ex-député (DVG) corse Paul Giacobbi a été définitivement condamné mercredi pour détournement de fonds publics au préjudice du département de Haute-Corse qu'il a présidé de 1998 à 2010, après le rejet de son pourvoi en cassation.
La Cour de cassation valide ainsi la condamnation de M. Giacobbi, prononcée par la cour d'appel de Bastia le 9 mai 2018, à trois ans de prison avec sursis, cinq ans d'inéligibilité et 25.000 euros d'amende.
L'ex-homme fort de la vie politique en Haute-Corse, 61 ans, avait été reconnu responsable du détournement de 480.000 euros de subventions, censées être accordées à des propriétaires de gîtes ruraux pour promouvoir le développement du tourisme insulaire.
Selon l'accusation, M. Giacobbi était "à la tête de tout" et le "commanditaire" d'un système clientéliste mis en place au Conseil général de Haute-Corse. Paul Giacobbi avait formé un pourvoi en cassation, estimant que la cour d'appel n'avait pas démontré son implication.
Soutien d’Emmanuel Macron dans l’île
Député de Haute-Corse de 2002 à 2017, il a toujours réfuté ces accusations et avait dénoncé après sa condamnation en première instance en janvier 2017 un "assassinat politique". En juin 2017, il ne s'était pas représenté aux élections législatives, après avoir été l'un des premiers à soutenir Emmanuel Macron dans l'île.
Paul Giacobbi est par ailleurs mis en examen depuis juin 2017 dans un autre dossier de détournement de fonds, qui concerne cette fois le conseil exécutif corse - l'instance régionale - qu'il a présidé entre mars 2010 et décembre 2015.
Cette affaire, dans laquelle dix personnes sont poursuivies, est toujours à l'instruction. Elle porte sur des emplois présumés fictifs qu'il est soupçonné d'avoir validés, ainsi que des "dépenses somptuaires injustifiées", avait indiqué le parquet de Bastia au moment de la mise en examen.
Pierre-Marie Mancini déchu de son mandat
La Cour de cassation a également rejeté le pourvoi de Pierre-Marie Mancini, confirmant ainsi la condamnation de 18 mois de prison avec sursis et de 5 ans d'inéligibilité pour recel de complicité et recel de fonds publics.
Problème : ce dernier est actuellement maire de Costa en Balagne. Il occupe également le poste de président de l'association des maires de Haute Corse.
Ou plutôt était, puisque la notification envoyée est effective : des nouvelles élections devront donc se tenir.
Joints par nos soins au téléphone, ni Pierre-Marie Mancini, ni son avocat, n'ont souhaité répondre à nos sollicitations.
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La sanction est également confirmée pour Thierry Gamba-Martini, à l'époque Directeur Général des Services. Il écope de 8 mois de sursis.
