Alors que l’absence de couvre-feu le 24 décembre au soir permettra aux fidèles de se rendre à l’église pour les messes de Noël, les curés de Corse vont adapter leurs messes et s’attendent à des affluences un peu réduites.
En ces temps incertains où le spectre du Covid-19 plane sur les fêtes et les rassemblements familiaux, le 24 décembre sera entouré d’une certaine normalité : pas de couvre-feu à partir de 20 heures et des messes de Noël presque normales, à l’exception des règles de distanciation sociale (deux sièges libres entre chaque famille et une rangée sur deux inoccupée).
“Des personnes vivent tout ça de manière anxiogène, elles ont besoin de cette messe pour se retrouver, faire la fête de façon religieuse et avoir quelque chose de beau dans ce quotidien particulier”, souligne le père Georges Nicoli de la paroisse Notre Dame de Lourdes, à Bastia.
Règles sanitaires et offices multipliés
Le Covid bouleverse légèrement ses plans. Même si les offices se dérouleront dans le respect des règles imposées, et alors qu’il a ajouté une messe le 24 décembre, le père Georges Nicoli ne demandera pas aux fidèles de réserver ou de s'inscrire à l'avance, comme proposé par l'évêché d'Ajaccio.
“Les assemblées de Noël sont des assemblées atypiques, ce sont des gens qu’on voit une fois par an, et pour les personnes âgées, elles n’ont pas internet.” Craint-il un afflux trop important pendant les messes ? Pas vraiment. "Et puis, s'ils arrivent à 18 heures et que c'est plein, ils reviendront à 20 heures."
Une proposition de réservation des messes peu suivies, selon les témoignages de prêtres interrogés à Ajaccio, Bastia, Aléria ou encore Luri.
Le père Georges Nicolu, qui avait diffusé des messes en ligne pendant le confinement, ne reproduira pas l’expérience à Noël. Trop compliqué, et puis, “il y a la messe du Pape à la télé”. Une messe que suivront les personnes âgées, dont la présence dans les églises n’est pas forcément recommandée.
Il y aura certainement un peu moins de monde
“Chaque messe sera l’équivalent d’une messe du dimanche”, imagine donc le père Nicoli, qui s’attend à ne pas voir ses fidèles âgés ou vulnérables se déplacer. "On a perdu les personnes âgées et les plus vulnérables, mais on reste en lien. Pour certains, on leur portera la communion à domicile", explique de son côté le curé Olivier Mesana, à Ajaccio.
“Il y aura certainement un peu moins de monde”, confirme le père Emmanuel Jean, du côté d’Aléria, où sa paroisse couvre 19 villages et célèbrera six messes, avec l'aide exceptionnelle d'un prêtre venu en renfort.“Avec les mesures de sécurité, on remplit les églises.”
L’évêché d’Ajaccio, qui rappelle que le “nombre de fidèles qui pourront être accueillis à cette occasion est limité", mise sur la multiplication des messes et les inscriptions à l’avance pour passer au mieux des “messes de Noël de façon très particulière”.
"Ce sera différent, Noël tout masqué, c'est bof"
Un Noël particulier, et masqué. "Ce sera différent, Noël tout masqué, c'est bof", souffle le père Georges Nicoli, qui gardera son masque pour la communion et lorsqu'il s'approchera des fidèles. Mais à l'autel, le père ôtera son masque. Histoire d'amener un peu de normalité dans ces célébrations perturbées.