Renoncer au soin en raison de difficultés financières. En Corse, certaines personnes sont dans cette situation. C'est le constat dressé par les caisses primaires d'assurances maladie. Pour les inciter à se faire soigner, des actions sont menées en relation avec des associations humanitaire.
Hyacinthe Choury est le président du Secours populaire de Corse-du-Sud. Son association fait désormais partie des partenaires de l’assurance-maladie pour la mise en place d'une cellule d’aide contre le renoncement aux soins.
Pour cet homme, qui rencontre régulièrement des publics en grande difficulté, l’initiative est devenue nécessaire. « Beaucoup de renoncements aux droits sont dus au fait qu’on a rencontré un problème qu’on n’a pas réussi à résoudre. Il n’y a pas de recours, ou on ne sait pas le faire, et on essaye plus. On renonce », souligne-t-il.
Embûches administratives, fracture numérique, mais surtout raisons financières. Bien souvent les prestations auxquelles ces personnes renoncent sont des soins coûteux. « Ce sont des soins dentaires essentiellement, conservatoires ou prothétiques, mais également des soins d’optiques. Ça peut être une consultation chez un ophtalmo ou carrément l’achat de lunettes. Et parfois, on constate un renoncement aux soins chez un spécialiste comme le gynécologue », explique Hélène Dutour, directrice adjointe de la CPAM (caisse primaire d’assurance-maladie) de Corse-du-Sud.
Plateforme d’accompagnement
Le dispositif est national, mais cet été, une étude a été menée en Corse. Sur 1 000 personnes, 20 % ont avoué avoir déjà renoncé à se soigner.
D'où l'urgence de mettre en place une plateforme d'accompagnement. « L’idée, c’est qu’une fois que ces personnels nous sont signalés […] c’est de les faire accompagner par un conseiller qui va les aider jusqu’à ce qu’ils réalisent leurs soins », précise Julien Amrhein, responsable pôle solidarité de la CPAM de Corse-du-Sud.
Si ces situations existent dans l'île elles sont toutefois moins présentes qu'ailleurs, selon l’assurance-maladie avec une peu plus de 15 % la Haute-Corse est la région de France la moins concernée par ce phénomène.