Dans un rapport publié le 13 juillet dernier, la Banque de France observe un ralentissement de l’activité touristique en Corse au mois de juin. « Pour la haute saison, l’incertitude demeure », souligne l’institution.
Les voyants ont du mal à passer au vert. Dans un rapport sur les tendances économiques régionales du mois de juin 2023, la Banque de France observe que « la saison touristique enregistre un niveau d’activité en deçà de celui observé en 2022. »
Dans ce document de 12 pages, publié le 13 juillet dernier, l’institution avance deux causes qui pourraient expliquer ce ralentissement : « La concurrence d’autres zones et une offre de transport qui semble en baisse ». Ainsi, une « baisse des volumes dans l’hôtellerie et la location de véhicules » est observée.
L’activité touristique de l’île est marquée par « un début hésitant » qui « impacte défavorablement les filières de l’hôtellerie, restauration, location de véhicules ». Un constat amplifié par « les difficultés structurelles de recrutement » qui génèrent « un frein à la croissance pour les professionnels ».
Des choix budgétaires au détriment de la restauration
Selon la Banque de France, le secteur de l’hébergement restauration « enregistre un recul de l’activité, avec un niveau de transactions qui est nettement en deçà de celui observé en 2022. » En plus des motifs de concurrence et de capacités de transport insuffisantes, l’institution explique que l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat conduit à des « arbitrages budgétaires des ménages au détriment des professionnels de la restauration ». Le secteur représente 27.5 % des effectifs des services marchands en Corse.
Indices potentiels d’une reprise de l’activité touristique durant la haute saison, les secteurs des transports et des activités spécialisées, qui représentent respectivement 15.3 et 10.4 % des effectifs des services marchands, ont affiché des chiffres positifs en juin.
Néanmoins, la situation inquiète déjà les professionnels. Le 11 juillet dernier, réunis devant les grilles de la préfecture d’Ajaccio, ils alertaient sur une « saison noire ». Après une réunion de travail avec des représentants de la collectivité de Corse, dont le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, la mise en place « d’un plan d’urgence » pour venir en aide au secteur a été acté.