Corsica Libera apporte son soutien "indéfectible" aux Corses qui défendent leur pays "quels qu'en soient les moyens"

Après la droite et le PNC, c'est au tour de Corsica Libera de réagir au récent communiqué du FLNC, qui laisse planer la menace d'un retour de la lutte armée. Le parti indépendantiste se dit "solidaire" des "patriotes corses qui se battent pour leur pays", "quels qu'en soient les moyens".

Trois jours après sa diffusion le 2 septembre, Corsica Libera a réagi, ce dimanche, au communiqué du FLNC unifiant le mouvement du 22 octobre et l'Union des combattants. Une réponse détaillée en cinq paragraphes, dont un en langue corse, et au ton globalement très approbateur.

"Dans la situation actuelle, la dernière communication du F.L.N.C. vient rappeler que notre pays continue de subir une politique coloniale, aux antipodes des espoirs de paix suscités depuis 2014 par une initiative historique d’arrêt de la lutte armée", entame le mouvement indépendantiste.

Exclu du second tour des élections territoriales de juin dernier pour 130 voix seulement, Corsica Libera relève aussi l'analyse de "démarches visant à exclure du débat politique la poussée indépendantiste – qui s’affirme de plus en plus – au profit d’une troisième voie, qui n’est qu’une voie de garage pour l’idée nationale".

Des tentatives "vouées à l'échec", "qui rencontreront "sans cesse une opposition déterminée, sur tous les terrains de lutte, de la part de patriotes corses que nous assurerons toujours de notre indéfectible soutien politique", estime le parti.

Contacté, Eric Simoni, porte-parole de Corsica Libera, en est ainsi convaincu : "La situation qui existe aujourd'hui a permis de montrer que l'idée indépendantiste est l'idée d'avenir, celle qui va se développer et faire débat dans les mois et années à venir."

Eric Simoni insiste : si la solution pacifique est celle soutenue par le parti, les militants resteront solidaires "des gens qui prendront des décisions pour défendre leur pays [la Corse], quels qu'en soient les moyens". "Nous connaissons l'histoire et le prix du conflit et sommes pour la paix. Mais cela ne veut pas dire que nous faisons table rase de la situation et de la violence politique subie par la Corse.

"Nous sommes face à un déni de démocratie et de violence politique de la part de l'Etat français envers le peuple corse, développe-t-il, citant notamment les "logiques qui favorisent la spéculation immobilière", l'impassibilité face aux "violences environnementales", ou encore la "colonisation de peuplement". "La balle est aujourd'hui dans le camp de l'Etat français, qui doit entendre la voix des Corses."

La victoire "d'un peuple souverain, libre de ses choix, au sein d'une nation indépendante"

Dans son communiqué, Corsica Libera dresse un parallèle avec la Catalogne, tranchant que "l’occupation du terrain institutionnel a malheureusement des limites si la présence du mouvement national ne s’inscrit pas dans une démarche de rupture avec toutes les formes de dépendance".

"Une démarche qui exclut notamment l’acceptation docile de toutes les ingérences préfectorales, ou l’adoption du discours colonial tendant à recouvrir du terme de “violence ” jusqu’à l’idée même de résistance", poursuit le parti, qui l'assure : sa prochaine réorganisation démontrera rapidement "sa capacité à faire face aux enjeux du moment, à participer aux nécessaires convergences patriotiques que le sort fait à notre pays exigent, autant qu’à transmettre et à se renouveler."

Cela, jusqu'à "la seule victoire qui vaille: celle d’un peuple souverain, libre de ses choix, au sein d’une nation indépendante." Des ambitions que les militants du mouvement indépendantiste auront l'occasion d'aborder au cours d'une journée politique "à visée nationale et internationale", tenue le 18 septembre prochain à Corte, où il sera question de "transmettre le message politique [du] mouvement ainsi que celui des peuples en lutte dont la solidarité internationale s’affirme toujours plus au regard [des] objectifs communs."

Silence de Femu a Corsica et de Core in Fronte

Outre Corsica Libera, seul le PNC, Partitu di a Nazione Corsa, s'est à cette heure exprimé au sujet du communiqué, par les voix de Jean-Christophe Angelini et de Paul-André Colombani.

Pour le maire de Porto-Vecchio comme pour le député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud, la violence et la clandestinité ne sont aujourd'hui plus la solution. Mais les élus pointent eux aussi un échec manifeste de la politique menée par la majorité.

Interrogé samedi 4 septembre par France 3 Corse Via Stella, Jean-Christophe Angelini a ainsi estimé "prévisible" cette nouvelle communication du FLNC, cela "en raison de l'attitude de l'Etat qui persiste dans une forme de déni à l'endroit de [leurs] revendications, et même du fait démocratique. Mais prévisible également au regard de l'attitude de l'actuelle majorité, qui a fermé la porte à 3 des 4 composantes du mouvement national et prétend désormais gouverner seule."

Paul-André Colombani invite lui à ce que "tout le monde fasse son introspection, les parlementaires en premier lieu, pour voir comment éviter ce retour vers des sites qui n'apportent souvent que du malheur en Corse."

Reste encore Core in Fronte, qui n'a à cette heure pas souhaité s'exprimer, pas plus que Femu a Corsica. Les communications de la majorité et du président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, nommément critiqué au long des cinq pages du communiqué, se tiennent en comité restreint plutôt qu'en public. Une posture qui pourrait - ou pas - être amenée à évoluer.

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