Le Bastiais Yannick Cahuzac "vit pour le Sporting et est prêt à mourir pour lui" selon Gilles Cioni, qui conteste la réputation de méchant de son capitaine, porte-drapeau des Bleus corses contre le Paris SG, samedi en Coupe de France.
"Cahu", petit-fils de Pierre Cahuzac, l'entraîneur qui guida le SCB jusqu'à la finale de la Coupe de l'UEFA 1978 (perdu contre le PSV Eindhoven), a tout connu au club, des moins de 15 ans à la Ligue 1, depuis 2012, jusqu'à décrocher le brassard.
"Yannick Cahuzac représente à lui tout seul les valeurs de la Corse et des Corses, lance son coach, François Ciccolini. Le don de soi, le travail, l'abnégation mais surtout une rage de vaincre inépuisable".
Son caractère bien trempé a malheureusement souvent coûté cher au milieu de terrain. Depuis le début de sa carrière professionnelle, Cahuzac s'est taillé une réputation de joueur agressif voire violent pour certains observateurs.
"Je suis râleur"
Elle contraste fortement avec l'homme, a en croire son coéquipier Gilles Cioni. "Il n'y a pas plus gentil que Yannick, confie-t-il. Il a le coeur sur la main et dans la vie de tous les jours il est très calme. Il est vrai que quand il rentre sur le terrain, il se transforme et se transcende au maximum. Il vit pour le Sporting et est prêt à mourir pour lui. Mais ce n'est pas un méchant!"Le capitaine a conscience de son image de mauvais garçon. "Je suis râleur et j'ai du mal à me contenir avoue-t-il. Parfois j'ai dépassé les limites avec les arbitres et cela m'a valu beaucoup de cartons. D'ailleurs j'ai reçu plus de rouges pour contestation que pour des fautes directes. Avec le temps, j'ai essayé de progresser et de changer mon attitude sur le terrain. Depuis deux saisons, je suis bien plus calme et plus apaisé".
Ce n'est pas suffisant pour sortir du collimateur des arbitres. Preuve en est, ses trois derniers cartons jaunes ont été reçus dès sa première faute.
"C'est déplaisant car cela le pénalise et pénalise surtout l'équipe", peste Ciccolini. Le coach estime pourtant que depuis la deuxième partie de la saison dernière, le joueur "a franchi un cap et montre qu'il est un vrai joueur de football. Yannick a su prendre ses responsabilités quand l'équipe était en difficulté et cela lui a fait franchir un cap".
"Devenu un joueur complet"
Cahuzac s'est métamorphosé ces derniers mois. Inusable sur le terrain et véritable plaque tournante du jeu bastiais, il impressionne ses coéquipiers."Il a complètement changé son jeu, décrypte Cioni. Il peut dribbler quatre joueurs, partir sur le côté, centrer, frapper au but après un exploit individuel. Il est devenu un joueur complet".
Un changement qui étonne même le principal intéressé. "A 32 ans, c'est rare d'évoluer dans son jeu. Je ne m'y attendais pas forcément. Mais le club a été en difficulté et il a fallu en faire beaucoup plus sur le terrain pour aller chercher le maintien.
Cela m'a permis de me décomplexer. Le Sporting, c'est ma seconde famille. C'est cet amour qui m'a fait aller de l'avant. J'ai ce maillot dans la peau et je suis à prêt à tout pour ce club. ".
Au point d'y rester jusqu'à la fin de sa carrière? "A mon âge on ne pense plus à partir mais plutôt à bien finir. Et quoi de mieux que de finir dans sa famille?
Ces six dernières années, j'ai vécu mes plus beaux souvenirs de footballeur. Pourquoi ne pas réaliser encore un exploit dans les prochaines années?".
Voire dès samedi au Parc des Princes pour que l'homme au sang bleu débute l'année en beauté...