Vendredi 7 mai, un chalet de luxe, situé à Courchevel a été vendu aux enchères pour 24 millions d'euros. Le chantier, à l'abandon depuis plusieurs annes, oppose un oligarque russe à un promoteur corse dont le nom apparaît dans l'enquête visant les finances occultes de la bande dite du "Petit Bar".
Un chalet de luxe, situé à Courchevel, a été racheté aux enchères pour 24 millions d'euros, vendredi, devant le tribunal d'Alberville (Savoie). L'Apopka, encore en chantier, est à l'abandon depuis plusieurs années suite à un conflit entre un promoteur corse, François-Xavier Susini, et un oligarque russe, Nicolaï Sarkizov. Le bâtiment devait accueillir un palace de 2.753 mètres carrés.
L'hôtel, comprenant huit chambres avec sauna, jacuzzi, piscine, salle de gym, bar-lounge et cinéma privatif, aurait ainsi dû héberger ses premiers clients à l'hiver 2015 à un tarif atteignant 300.000 euros la semaine au plus fort de la saison. Problème, le chantier a pris du retard et l'attente entre les deux partenaires s'est détériorée et ils s'opposent désormais devant les tribunaux.
Selon les termes des accords entre le promoteur corse et l'oligarque russe chacun devait posséder la moitié de l'Apopka et tirer profit de sa location. Mais dans le cadre de leur conflit, François-Xavier Susini se serait arrogé la propriété intégrale du chalet. De son côté, Nicolaï Sarkizov a obtenu que le bâtiment soit saisi et mis aux enchères afin de récupérer sa mise.
Interrogations autour de l'acheteur
Ainsi, vendredi après-midi, un avocat a enchéri avec succès à 24 millions d'euros pour le compte d'une société derrière laquelle il est "vraisemblable" que le Russe "se cache", selon l'avocat du Corse, Me Maurice Lantourne. "Je ne cautionne pas cette information", a déclaré à l'AFP Me Didier Camus, l'avocat qui a porté l'offre. Après avoir lui-même mis aux enchères le chalet pour le compte de Nicolaï Sarkisov.
La société en question, "Mascara Courchevel", serait administrée par deux femmes liées à des sociétés de l'oligarque russe, rapporte une source proche du dossier.
Enquête sur des investissements occultes de la bande du "Petit Bar"
Ces derniers mois, le nom de François-Xavier Susini est apparu dans une enquête menée par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille. Elle vise à faire la lumière sur les investissements occultes de la bande dite du "Petit Bar".
Ainsi, les enquêteurs soupçonnent des blanchiments d'argent sale qui porteraient, selon des chiffres avancés par le quotidien Le Monde, sur un total de 48 millions d'investissements offshore et immobiliers. Parmi les transactions visées figure un investissement de 1,4 million d'euros dans un projet immobilier mené par François-Xavier Susini à Courchevel, réalisé par un riche homme d'affaires, Jean-Pierre Valentini. Les enquêteurs soupçonnant une origine illicite des fonds, les deux hommes ont été mis en examen. Tous deux nient les faits.