À la suite des dispositions drastiques prises par la préfecture en Balagne et à Saint-Florent, le Conseil exécutif de Corse demande "l'ouverture immédiate d'une concertation avec les représentants de l'État".
Face à l'augmentation de cas positifs de Covid-19 en Balagne et à Saint-Florent, les récentes mesures restrictives à effet immédiat prises par le préfet de Haute-Corse dans ces deux territoires continuent de susciter de vives réactions dans l'île.
En effet, du 14 juillet au 1er août, dans ces deux microrégions, les bars et les restaurants ont l'obligation de fermer à 23 heures tout en devant respecter une jauge d'accueil limitée à 50 % en intérieur et en extérieur. Les événements festifs et familiaux ne pourront pas rassembler plus de 50 personnes. Les festivals en plein air sont contraints de s'arrêter à 23 heures. Les feux d'artifice du 14 juillet ont également été annulés.
Autant d'annonces qui ont fait réagir les institutions de l'île. Ce mercredi 14 juillet, le Conseil exécutif de Corse a publié un communiqué en réponse "à ces mesures très contraignantes, notamment pour l'activité touristique, économique et commerciale". Il "demande aux représentants de l’État dans l’île l’ouverture immédiate d’une concertation sur les mesures prises et à prendre en Corse en matière de lutte contre le Covid-19".
Dans les pas de la Chambre de commerce
Mardi soir, la Chambre de commerce et d'industrie de Corse s'était également exprimée par la même voie. Pour l'institution consulaire, "rien ne permet aujourd'hui de justifier de la proportionnalité des restrictions drastiques décidées".
Lire en intégralité le communiqué de la Chambre de commerce et d'industrie de Corse
Du côté du Conseil exécutif et du président Gilles Simeoni, c'est surtout la forme qui est pointée du doigt. L'institution "regrette, qu'une fois de plus, les décisions étatiques n'aient été précédées d'aucune concertation réelle : ni avec les autorités politiques de l'île ; ni avec les chambres consulaires ; ni avec les acteurs de terrain concernés et impactés par les mesures."
Le Conseil exécutif de Corse demande aux représentants de l’Etat dans l’île l’ouverture immédiate d’une concertation sur les mesures prises et à prendre en #Corse en matière de lutte contre le #Covid19. pic.twitter.com/iadajJBJRJ
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) July 14, 2021
Dans ce communiqué, on apprend que l'Exécutif aurait été prévenu des "décisions d'ores et déjà arrêtées quelques dizaines de minutes avant leur annonce officielle". Pour ses membres, cela "ne peut être considéré comme une concertation." Et d'ajouter : "Exclure les institutions de la Corse et les acteurs de terrain insulaires du processus de décision est, sur le plan des principes, contraire à l'esprit des textes qui régissent les rapprts entre l'État et la Corse depuis 1982, date du premier statut particulier."
Une réunion demandée
Dans un contexte de reprise de l'épidémie liée, notamment, à la propagation du variant Delta, le Conseil exécutif de Corse estime que "le déficit de concertation ne peut qu'affaiblir l'acceptabilité des décisions". Pour ses onze membres, "cette acceptabilité est une condition essentielle de la réussite de la lutte contre l'épidémie".
Certaines mesures décidées par les autorités "soulèvent incontestablement des questions quant à leur cohérence et à leur efficacité", peut-on lire encore. Dans ce texte, il est également "demandé solennellement aux préfets de Corse et de Haute-Corse la tenue sans délai d'une réunion associant l'ensemble des parties concernées".
Une concertation qui pourrait se faire, comme le souhaite l'institution insulaire, dans le cadre du comité de suivi institué à cet effet en mai 2020. Ce comité est composé de représentants des différents organes de la Collectivité de Corse, ainsi que des acteurs du secteur économique et de la santé.
En conclusion, le Conseil exécutif fait savoir "qu'il a pris attache avec les deux préfets de Corse - Pascal Lelarge et François Ravier - pour qu'une date de réunion soit fixée de concert avec eux au plus vite".
Une réunion se tiendra vendredi, à 16h30, entre l'État, la CCI et la collectivité de Corse.