C'est le dispositif de prise en charge des coûts fixes qui poserait problème. Les critères retenus par le gouvernement laisseraient de côté toute une partie du secteur du tourisme, à en croire l'exécutif, qui demande que le décret soit modifié.
Des aides pour compenser, à hauteur de 70, voire 90%, les coûts fixes des entreprises fortement touchées économiquement par l'épidémie de Covid19.
Une bonne nouvelle, et une bouffée d'air frais en perspective pour toutes celles et tous ceux qui voient chaque jour la situation de leur société devenir de plus en plus précaire.
Des critères à respecter
Il y a bien sûr des critères à respecter, pour en bénéficier : avoir au moins subi une chute de 50 % de son chiffre d'affaires, et réaliser un chiffre d'affaires d'au moins un million d'euros mensuel, ou, si l'on est de plus petite taille, appartenir à certains secteurs tels que les salles de sport, l'hôtellerie, le commerce de montagne, les résidences de tourisme....
On imagine sans peine que si peu de sociétés insulaires affichent un million d'euros par mois, elles sont en revanche pléthore à évoluer dans les secteurs concernés, et donc à pouvoir y prétendre...
Seules 92 communes insulaires concernées
C'est là que ça se complique, selon l'exécutif de la Collectivité de Corse.
"Pour les entreprises de tourisme particulièrement nombreuses et impactées par la crise en Corse, l’annexe I du décret du 24 mars 2021 prévoit que seront concernés par le dispositif de soutien les hôtels et hébergements similaires, entreprises de restauration traditionnelle, hébergements touristiques de courte durée mentionnés à l’annexe III du décret n° 2020-371 du 30 mars 2020".
En clair, et en se référant à la carte de la Corse jointe au document, seules 92 communes sur les 360 de l'île pourraient être éligibles à l'aide.
Et les acteurs du secteur qui se trouveraient dans le Cap Corse, en Balagne, dans la Plaine orientale ou l'extrême sud devraient se passer de la compensation promise.
La CdC écartée
L'exécutif rappelle une nouvelle fois à Paris qu'il est regrettable que la CdC n'ait pas eu son mot à dire dans le processus, "malgré une participation constante et argumentée à toutes les réunions organisées avec l’Etat et ses services, particulièrement dans le domaine du tourisme."
Dans l'espoir de remédier à cet état de fait, l'exécutif a fait savoir qu'il allait saisir le Gouvernement pour "solliciter une modification en ce sens du décret du 24 mars 2021".