Jean Castex a présenté jeudi la stratégie de vaccination pour la France face à l’épidémie de Covid-19. Comment cela va s’organiser ? Quand ? Avec quels vaccins ? On fait le point.
1)Quand pourra-t-on se faire vacciner ?
La vaccination en France se déroulera en trois phases.D’abord, dès le premier janvier, la campagne de vaccination visera un million de personnes : 600.000 seniors hébergés en établissements, ainsi que les professionnels travaillant dans ces établissements.
Ensuite, à partir de février, la vaccination sera étendue aux personnes vulnérables, du fait de leur âge ou de leurs pathologies. Elle concernera 14 millions de personnes. Dans l’ordre arrêté par la Haute autorité de santé, il s’agira des personnes de plus de 75 ans, puis des personnes de 65 à 74 ans ayant une comorbidité, puis les autres personnes de 65-74 ans, mais aussi les professionnels du secteur de la santé, du médico-social et du transport sanitaire, en priorisant les plus de 50 ans et ceux ayant des fragilités.
A partir du printemps, la vaccination entrera dans sa troisième phase. Elle concernera l’ensemble de la population volontaire pour se faire vacciner. La priorité sera tout de même donnée aux personnes les plus fragiles face au virus et celles qui sont le plus exposées au public, comme les enseignants.
2)Comment va s’organiser la vaccination ?
"Il est souhaitable que le médecin généraliste soit au cœur du dispositif, et en particulier le médecin traitant", a expliqué Jean Castex. Mais le Premier ministre et le ministre de la Santé n’ont pas pu détailler le dispositif, puisque les vaccins disponibles et leurs modalités d’administration ne sont pas encore connus.La France a commandé 200 millions de doses. Le vaccin s’administre en deux fois, le pays a donc théoriquement de quoi vacciner 100 millions de personnes, si toutes les précommandes sont confirmées.
3)Combien cela va-t-il coûter ?
Jean Castex l’a annoncé jeudi, la vaccination sera gratuite pour tous. Pour la France, le budget prévisionnel de cette campagne de vaccination atteint 1,5 milliard d’euros.4)Quels vaccins vont être proposés ?
La campagne de vaccination commencera avec les vaccins des laboratoires Pfizer/BioNtech et Moderna, qui devraient être disponibles dans les derniers jours de décembre ou à partir de janvier après autorisation des autorités françaises et européennes.Les autorisations de mise sur le marché des vaccins de ces deux vaccins devraient être déposées dans les prochains jours auprès de l’Agence européenne du médicament, qui pourra se prononcer à partir des données complètes des études de phase 3, pas encore publiées à ce jour. Ensuite, en France, la Haute Autorité de santé sera chargée d’évaluer les vaccins et de diffuser l’information scientifique.
Moderna assure que sont vaccin est d’une efficacité de 94,1% et même de 100% pour les formes graves de Covid-19. La phase 3 de l'essai clinique du vaccin est actuellement menée aux Etats-Unis
Mi-novembre, Pfizer et BioNTech annonçaient que des résultats préliminaires établissaient à 94,5% l’efficacité du vaccin.
5)Qu’attendent les autorités de la campagne de vaccination ?
"Au cours des prochains mois, le vaccin ne va pas changer le cours de l’épidémie", a prévenu le ministre de la Santé Olivier Véran.Si les premières données indiquent que les vaccins peuvent diminuer la mortalité du Covid, pour la plupart des vaccins on ignore encore pendant combien de temps les personnes vaccinées seront immunisées. "Le recul à ce jour sur l’efficacité de ces vaccins ne dépasse pas deux à trois mois, et les données ne sont pas encore complètes pour savoir à quel point ces vaccins sont efficaces sur les personnes les plus à risques" , a souligné jeudi l’immunologue Alain Fischer , chargé de conseiller le gouvernement dans sa stratégie vaccinale. "Il faudra savoir si le vaccin d’une part protège l’individu vacciné contre l’infection mais aussi protège contre la transmission, ce qui permettrait de briser la chaîne et de voir, plus vite, la pandémie se résoudre. Il faudra plusieurs mois pour avoir ce dernier type d’information". Il est encore trop tôt également pour établir quelle part de la population doit être vaccinée pour assurer une immunité collective.