Vendredi, le Syvadec s'est réuni à Corte pour discuter du marché d'exportation des ordures. Pour l'heure, peu de choses ont filtré, mais des voix dissonantes se font déjà entendre.
Sur le site de Viggianello, le niveau des déchets monte. 112 mètres de hauteur de détritus se sont amoncelés depuis le début de son exploitation il y a quinze ans, à raison de 450 à 500 tonnes quotidiennes.
Dans un mois, à la mi-août, la décharge aura atteint la capacité maximale fixée par l'administration. Une fois cette limite atteinte, l'exportation des déchets semble la seule alternative.
Cette solution est même défendue par les associations de défense l'environnement. « L’exportation nous est imposée puisque nous avons saturé tous les centres d’enfouissement. On ne peut plus continuer et il y a des limites, malheureusement, qu’on ne peut plus dépasser. Mais au niveau de l’éthique nous sommes toujours opposés à cette idée, ce n’est absolument pas envisageable sur du long terme. C’est prévu de façon transitoire », souligne Colette Castagnoli, association Zeru Frazu.
« Il y a encore de la place »
Vendredi, à Corte, le Syvadec a ouvert les plis de ce marché hors de Corse, prévu pour pouvoir durer tout de même jusqu'à trois ans. Une fois encore, rien n'a filtré et c'est un mauvais signe.
Mais le dispositif est bien lancé. Et des voix dissonantes se font entendre. Notamment parmi les exploitants de sites d'enfouissement, en général très peu bavards. L'exportation est un marché qu'on leur enlève, et pour Alexandre Lanfranchi cela n'est pas justifié. « On a des capacités, on nous empêche de travailler. L’État autorise de blocages avec 10 personnes, je sais moi aussi réunir 10 personnes pour essayer de bloquer l’export des déchets. Parce que nous pouvons les traiter, localement, il y a encore de la place. Il suffit juste d’augmenter les capacités administratives », note-t-il.
D'un bord à l'autre des talus du site de Viggianello, plus de 200 000 tonnes pourraient encore être enfouies. Le Syndec a déposé un projet d'extension en ce sens. En cours d'instruction, plutôt favorable, par les services de l'État. Ces derniers laissent d’ailleurs entendre qu'il suffirait d'anticiper sur cette autorisation pour se passer de l'exportation. Le dossier a donc toutes les chances de rebondir.