Le Premier ministre ne s’était plus livré à l’exercice depuis maintenant un mois. Jean Castex a tenu une conférence de presse ce jeudi 22 avril, en compagnie des ministres de l'Intérieur, de la Santé et de l’Education Nationale.
Une prise de parole particulièrement attendue, au lendemain d’un conseil de défense sanitaire au cours duquel le maintien du calendrier de déconfinement a été décidé par le Président, Emmanuel Macron. Le Premier ministre, accompagné d'Olivier Veran, ministre de la Santé, de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, a tenu une conférence de presse sur la pandémie de Covid-19, ce jeudi 22 avril.
"Le pic de la troisième vague semble derrière nous", a entamé Jean Castex. "Les derniers chiffres semblent indiquer des signes positifs, et le nombre de patients admis en réanimation a atteint un plateau depuis quelques jours", s'est-il félicité. "Nous pouvons espérer le début d'un reflux dans quelques jours".
Le Premier ministre a néanmoins prévenu : si le niveau de circulation de la maladie se réduit, il reste pour autant "très élévé", et la pression sur le système hospitalier "très lourde et durable". "Nous devons rester lucides et poursuivre nos efforts."
Au jeudi 22 avril, on compte 30.634 personnes hospistalisées en France pour une infection au coronavirus, dont 5.981 en réanimation.
EN DIRECT | #COVID19 : suivez la conférence de presse du Premier ministre @JeanCastex. https://t.co/rWP1TAAvYp
— Gouvernement (@gouvernementFR) April 22, 2021
Déconfinement par étapes à partir de la mi-mai
Le contexte sanitaire "encore fragile" implique d'envisager un déconfinement par étape, "de manière forcément prudente et progressive". Le Premier ministre souhaite que la première phase du déconfinement se déroule "autour de la mi-mai".
Les commerces, lieux de culture et terrasse rouvriront à cette date si la situation sanitaire le permet. Les contraintes de déplacement en journée seront levées à partir du 3 mai, a indiqué Jean Castex.
Protocole sanitaire strict dans les écoles
"L'école est fondamentale et essentielle pour tous les enfants", a rappelé Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education. Ainsi, les élèves d'école et de crèche reprendront bien le chemin de leur établissement scolaire le 26 avril. Pour les collégiens et lycéens, les cours en présentiel reprendront à partir du lundi 3 mai. Dans les 15 départements les plus touchés par la maladie, les cours ne reprendront cependant qu'en demi-jauge pour les classes de 4e et 3e.
Le port du masque est maintenu pour les adultes et les élèves dès 6 ans, de même qu'un strict respect des gestes barrières. "Nous fermerons la classe dès qu'il y aura un cas de contamination", et les élèves concernés seront soumis à une quarantaine de sept jours.
La campagne de dépistage en milieu scolaire va être renforcée. "Dès la semaine prochaine, nous aurons plus de tests salivaires pour les écoles élémentaires", a assuré le Premier ministre. "Nous en réalisions 250.000 par semaine fin mars, nous en proposerons 400.000 par semaine à la reprise." La priorité sera donnée aux départements qui recensent les taux d'incidence les plus élevés.
Des tests salivaires seront également réalisés dans les collèges, a détaillé le ministre de l'Education nationale, et, "en fonction de l'avis de la Haute Autorité de Santé", des autotests pourraient également être distribués.
Les lycéens se verront quant à eux proposer un autotest chaque semaine en établissement, dans un lieu dédié, et sous la supervision d'un personnel adulte. Le personnel éducatif recevra pour sa part deux autotests par semaine, gratuitement, qui pourront être réalisés à leur domicile. "Ce seront 50 millions d'autotests qui seront distribués."
Examens maintenus
Jean-Michel Blanquer a également abordé la question des examens. "Nous voulons assurer des examens en présence en assurant des conditions sanitaires strictes". Le brevet est maintenu en tant que tel. Les écrits de philosophie et l'épreuve du grand oral pour le baccalauréat auront lieu à la fin du mois de juin.
En ce qui concerne les épreuves de BTS prévues au mois de mai, elles auront bien lieu, a assuré le ministre de l'Education. "Pour ceux qui ne pourraient pas parce qu'ils seraient malades ou qui échoueraient à cette épreuve, il y aura une session de rattrapage au début du mois de juillet."
Surveillance accrue des variants
Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités, a rappelé les opérations de séquençage du génome viral du Covid-19 menées en France. Une manière, selon le gouvernement, de suivre avec précision la circulation des divers variants au sein de la population contaminée.
"Cela nous permet d'adapter notre stratégie de lutte contre le virus, en renforçant considérablement les moyens dans les territoires pour lesquels on observe une circulation accrue de ces variants. [...] Cela permet également d'adapter notre stratégie de vaccination, pour renforcer la protection de la population."
La semaine dernière, 5.000 séquençages ont ainsi été réalisés, auxquels s'ajoutent les criblages menés à partir des tests PCR.
Avancée de la campagne de vaccination et défiance envers AstraZeneca
Le ministre de la Santé s'est arrêté sur le vaccin AstraZeneca, source de nombreuses inquiétudes au sein de la population. "Dans moins de 10 % des cas vous pouvez avoir de la fièvre. Il peut provoquer des thromboses. [...] Mais ce sont des cas très rares : 5 cas environ pour un million de personnes vaccinées", a assuré Olivier Véran, précisant que les risques de thrombose sont "50 fois plus élevés" en prenant l'avion. "Cela permet, je crois, de relativiser les choses".
Vous avez 50 fois plus de risques de faire une thrombose veineuse en traversant l'Atlantique en avion qu'en vous faisant vacciner par AstraZeneca.
— Olivier Véran (@olivierveran) April 22, 2021
Les vaccins nous protègent du #COVID19. Dépassons la méfiance !
"Nous parlons trop à mon avis, des personnes qui ne veulent pas de ce vaccin, et pas assez des millions de personnes déjà vaccinées", a regretté le ministre. "Nous sommes sur le bon chemin pour atteindre notre objectif de 20 millions de personnes vaccinées à la mi-mai."
À ce jour, plus de 13 millions de Français ont déjà reçu au moins une dose de vaccin. Mais certaines personnes éligibles à la vaccination rencontrent des difficultés à trouver un créneau pour recevoir leur injection. D'autres personnes, en dehors des tranches d'âges ou des classifications actuellement éligibles, demandent avec insistance à être vaccinées.
"S'il n'y a pas encore eu de créneau de vaccination pour tous les publics concernés, ça va venir. Nous faisons tout pour vous donner de la visibilité et prendre vos rendez-vous."
D'autant qu'un quatrième vaccin sera disponible dès ce samedi : la formule Johnson & Johnson, qui pourra être administrée en pharmacie aux Français de plus de 55 ans. Plus de 200.000 doses ont été réceptionnées en fin de semaine dernière. Les conclusions de l'Agence européenne des médicaments ont pointé un rapport bénéfices/risques favorable, malgré un risque "très rare" de caillots sanguins.
Quarantaine imposée aux voyageurs venant de zones à risque
"Depuis le début janvier, seuls les ressortissants européens et ceux qui justifient d'un motif impérieux et d'un test PCR de moins de 36 heures peuvent venir en France", a rappellé Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
[#COVID19] A compter de samedi matin, nous allons renforcer les mesures pour tous les voyageurs en provenance du Brésil, du Chili, de l’Argentine, de l’Inde et de l’Afrique du Sud : pic.twitter.com/T5darCHL2t
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 22, 2021
Un "sas sanitaire" sera mis en place dès samedi pour les ressortissants venant du Brésil, de l'Argentine, du Chili, de l'Afrique du Sud et de l'Inde. Ces ressortissants devront effectuer une mise en quarantaine de dix jours obligatoire.