La lutte contre le décrochage scolaire est devenue un enjeu majeur des politiques publiques. La Collectivité de Corse, qui coordonne sur le territoire les actions en ce sens, organisait jeudi 15 février à Bastia, un séminaire un consacré à cette question. Une réunion avec les différents acteurs du territoire pour parler des enjeux et proposer des solutions.
Agir contre le décrochage scolaire, collectivement, c’est l’objectif d’un séminaire qui a réuni tous les acteurs insulaires de l’éducation, de la collectivité de Corse et des missions locales, engagées pour trouver des solutions pour les jeunes en rupture de scolarité.
« Nous avons la proportion de population qui est la moins formée de France. Donc c’est un des territoires où les gens ont le moins de diplômes. On sait qu’aujourd’hui 75 % des décrocheurs ont entre 16 et 18 ans. L’idée, c’était de se pencher à la fois sur : qu’est-ce qu’un décrocheur, comment mieux l’identifier, comment mieux l’orienter et le remettre en formation et également de réunir tous les partenaires pour trouver et agir ensemble dans l’avenir », indique Antonia Luciani, conseillère territoriale en charge notamment de l’Éducation.
"La problématique se pose davantage dans les territoires ruraux"
Un constat issu d’une étude menée par la collectivité de Corse. Dans l’île, 30 % de la population sort du système scolaire sans diplôme ou au niveau du brevet des collèges alors qu’ils sont 26 % à décrocher sur le continent.
Plusieurs facteurs expliquent ce diagnostic : la ruralité du territoire avec une faible offre de formation, une précarité importante et des problèmes de mobilité. « La problématique du décrochage scolaire se pose davantage dans les territoires les plus ruraux de notre île. Par exemple : la plaine orientale, l’extrême sud ou encore la Balagne, pour ne citer qu’eux. Cette problématique de mobilité se pose dans ces territoires. La mobilité a certes un coût, mais il y a souvent aussi un frein psychologique. Le jeune a des réticences, ne serait-ce qu’à monter sur Bastia pour suivre une formation », souligne Anabela Chavazas, Directrice du Cabinet MSC.
Pour les différents acteurs présents, les solutions proposées doivent construire des parcours de vie pour aider les décrocheurs à se réinsérer. « On part des besoins du jeune et on imagine. Et on n’essaye pas de faire entrer à tout prix des jeunes dans des cases qui ne sont pas forcément faites pour eux », soutient Fréderique Weixler, inspectrice générale éducation sport et recherche. « Ce qu’il faut, c’est trouver une solution pour le jeune, ce n’est pas forcément une solution dans l’Éducation nationale. En revanche, l’Éducation nationale est un point d’ancrage central qui permet d’aller vers ces solutions », complète Jean-Philippe Agresti, recteur de l'Académie de Corse.
Une nouvelle convention pour coordonner les actions de lutte contre le décrochage scolaire sera signée en septembre entre la collectivité de Corse, le rectorat et la préfecture.