L'Assemblée de Corse a débattu jeudi d'une délicate et controversée réforme des collectivités locales visant à fusionner la Collectivité territoriale et les conseils généraux des deux départements insulaires.
Dès l'ouverture d'une session extraordinaire de l'Assemblée, les élus se sont retirés en commission des compétences législatives et réglementaires (CCLR) pour rediscuter le texte frappé de nombreux amendements sur la représentation des territoires au sein d'une collectivité unique.
Le projet prévoit la mise en place d'une collectivité unique dotée d'une commission permanente et d'un conseil exécutif à laquelle seraient adjointes deux chambres des territoires prenant la forme d'établissements publics.
Reportage de Sylvie Acquaviva, Stéphane Agostini, Frédéric Guichard
Le Conseil général de Corse-du-Sud, à majorité de droite, avait catégoriquement rejeté ce projet lundi dernier lui reprochant "la suppression ou à la dévitalisation de la collectivité départementale", celui de Haute-Corse, à majorité de gauche, émettant des réserves.
Le président de la CCLR, Pierre Chaubon, membre de la majorité de gauche de l'Assemblée, a vivement reproché aux douze élus de droite du Conseil général sudiste, "sur les 110 que comptent les trois collectivités", de tenter "un coup de force (...) pour faire obstacle à une réforme indispensable à la Corse".
Si un consensus semble s'être dégagé, notamment avec l'appui des quinze (sur 51) élus nationalistes, en faveur d'une collectivité unique, des voix discordantes en particulier à gauche se font de plus en plus entendre.
Ainsi, dans une déclaration commune, trois élus majoritaires, dont deux membres du conseil exécutif de la CTC, la socialiste Emmanuelle de Gentili, et le DVG Jean-Louis Luciani, ainsi que le président du groupe des démocrates, socialistes et radicaux, Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio (Corse-du-Sud), ont estimé le processus en cours trop rapide et déploré l'absence de pouvoir décisionnaire accordé aux représentations des territoires.
La session devait se prolonger jeudi soir et reprendre vendredi.