À Cauro, près d’Ajaccio, un Ehpad mutualiste a ouvert ses portes en 2012. Cet établissement accueille 75 résidents et à un mot d’ordre : faire de la résidence un véritable lieu de vie.
Valle longa route de Bastelica, à la sortie de Cauro. Un Ehpad mutualiste ouvert depuis 2012, cogéré avec les établissements de Cargèse et de Levie.
L’établissement accueille 75 résidents, l’occasion de demander tout de suite à Monsieur Leonardi, qui est là depuis 14 mois, comment il se sent. « Les journées se passent bien. On discute un peu avec quelques amis, qui sont un peu valides pour discuter, parce qu’en principe, ici, il n’y a que des malades », explique-t-il.
Parmi les résidents, certains sont beaucoup plus dépendants que d’autres. Quant aux revenus, ils sont souvent limités. C’est là que le réseau mutualiste intervient afin que le reste à charge soit le plus limité possible pour le pensionnaire.
« Nous avons une espèce d’éthique mutualiste, une morale. On ne cherche pas à faire du profit sur le déclin cognitif, sur la dépendance de nos anciens. Ça se traduit par un effort quotidien sur une optimisation des coûts. Nos prix de journée, s’ils sont pris en charge par l’aide sociale, ça veut dire que c’est la collectivité qui va l’assumer. Mais on ne veut pas faire des prix fantastiques. On reste dans le raisonnable », précise Gilles Becquet, responsable filière Ehpad (Cauro, Cargèse, Levie).
Répondre à tous les besoins
Si, comme dans tous les autres établissements de santé, l’Ehpad de Cauro manque de moyens pour un fonctionnement optimal, les personnels avec les résidents et les familles veulent en faire avant tout un lieu de vie. Au centre la philosophie mutualiste qui s’efforce, sur place, à répondre à tous les besoins.
« En tant que mutualité, on a la chance aussi, au sein de l’union des mutuelles de Corse santé, de bénéficier de plusieurs services qui nous permettent de travailler en interrelation avec, par exemple, le cabinet dentaire, le cabinet optique, le service d’hospitalisation à domicile. Ce qui rend de plus en plus optimale la prise en charge de nos clients, en ayant toujours le même objectif qui est de les déplacer au minimum », souligne Valérie Lodi, infirmière coordinatrice.
« On part du principe que ça va être leur dernier lieu de vie »
Au sein de la résidence, construite sur la forme d’un quartier, il est possible d’aller chez le coiffeur, dans la cuisine. Mais les résidents peuvent aussi se rendre aux ateliers de mémoire et d’ergothérapie.
Avec la télémédecine, un suivi bucco-dentaire particulièrement vigilent, l’égal accès pour tous à des soins de qualité est un souci permanent. « Ici, c’est beaucoup plus familial. On a cette chance de pouvoir travailler en équipe, ce qui se fait aussi en milieu hospitalier, mais c’est différent. Ici, on part du principe que ça va être leur dernier lieu de vie et on veut vraiment les cocooner et être avec eux jusqu’au bout. Accompagner la famille, accompagner le résident, faire un travail d’équipe, tout est important », raconte Vanessa, aide-soignante.
Les Ehpad, sont un secteur en pleine mutation. L’esprit mutualiste avec, à terme, la mise en réseau de tous les établissements serait, sans doute, un gage de performance à tous les niveaux vis-à-vis de la personne dépendante.