Les nationalistes de la majorité territoriale divisés quant à leur positionnement pour les élections européennes. Malgré l'annonce de la candidature de François Alfonsi, le parti de la nation corse et Corsica Libera ont d'ores et déjà appelé à l'abstention.
Le positionnement des nationalistes en vue des élections européennes est l’un des nombreux points de crispations au sein de la majorité territoriale.
Un candidat a pourtant été désigné par Femu a Corsica : François Alfonsi. Il est un ancien député européen, représentant de région et peuple solidaire sur la liste menée par Yannick Jadot. Un choix qui ne passe pas chez les autres composantes de la majorité.
Corsica Libera appelle ses électeurs à ne pas participer au scrutin, l'Europe des régions fait pourtant partie des fondamentaux des nationalistes. « Il y a des enjeux extrêmement importants, mais le mode de scrutin ne permet pas l’émergence d’une position politique où Corsica Libera puisse se retrouver sa ligne politique. Il y a des candidatures, ces candidatures, même si certaines peuvent se rapprocher plus ou moins sur certains enjeux de notre vision de l’Europe, ne nous permettent pas aujourd’hui d’apporter un soutien franc à travers une investiture ou une participation officielle à la campagne », estime Petr'Antone Tomasi, président du groupe Corsca Libera.
Même consigne au PNC [parti de la nation corse]. Pour le parti pourtant proche de région et peuple solidaires, c'est surtout la personne de François Alfonsi qui pose problème. Ancien membre du PNC, et ennemi juré de son leader Jean Christophe Angelini.
Querelle personnelle ?
Mais de là à parler de querelle personnelle ? « Il n’y a pas de problème de personnalité ou de personne, il y a simplement un problème politique. Si la majorité se réunit, que ses trois composantes, en coordination, valident un candidat, minoritaire ou pas […] nous le respectons et nous le mettons en œuvre. Ça n’a pas été le cas », soutient Jean-Christophe Angelini, secrétaire national du PNC.
Une chose est sûre, la candidature de François Alfonsi divise, et ce, au sein même Femu a Corsica ou sa désignation par les cadres du parti sans concertation pose problème.
Mais dans un contexte européen de plus en plus tendu et alors qu’il faudra renégocier l’enveloppe des fonds européens dévolue à la Corse, les nationalistes peuvent-ils se permettre de se tenir à l’écart du scrutin ?