L’agence de sécurité sanitaire a estimé dans un rapport publié mardi 18 décembre que les palmiers corses, et de tout le pourtour méditerranéen, ne pourront pas être sauvés du charançon rouge. Pour des observateurs, la situation résulte d’un « problème d’organisation collective ».
Le charançon rouge ne pourra pas être éradiqué des palmiers corses. Voici le résultat d’un rapport de l’agence de sécurité sanitaire (Anses) publié mardi 18 décembre et qui concerne aussi les arbres de six autres départements du littoral méditerranéen.
Selon ses conclusions, l’insecte a tellement proliféré depuis 10 ans que le combat serait perdu d’avance. « L’objectif réaliste le plus ambitieux serait de stabiliser la population de charançon rouge du palmier et de réduire son impact sur la mortalité des palmiers, tout en contrôlant aussi longtemps que possible soi aire d’extension géographique », souligne l’Anses.
Une alternative existerait néanmoins : planter d’autres arbres. Mais l’Anses ne précise pas lesquels.
L’exemple des Canaries
Pour certains observateurs, cette situation résulte d’un problème d’organisation. C’est le cas de Michel Ferry, expert auprès de la FAO, l’agence de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation. Il estime : « La lutte contre ce ravageur n’est pas un problème technique, mais un problème d’organisation collective et de volonté politique comme en témoigne l’exemple des Canaries, ou celui des oasis où il a pu être éradiqué. »
Pour venir à bout du charançon rouge les Canaries se sont dotés de moyens lourds. Les palmiers ont été géo-référencés, inspectés visuellement par un personnel formé capable de détecter le moindre symptôme, abattus dans les 24 heures quand leur assainissement complet semblait impossible.
Et dans les zones infestées, le traitement a été encore plus radical. Des insecticides ont été massivement appliqués pour réduire la pression du charançon et protéger les palmiers sains, des pièges à phéromones ont été déployés et un embargo a été décrété.
Le charançon rouge a été introduit sur les côtes méditerranéennes françaises autour de 2006 via des cargaisons de palmiers à bas prix importés notamment d’Égypte. L’insecte produit des larves qui détruisent l’arbre de l’intérieur.