Le 12 juillet dernier un appel d'offre lancé par le Syvadec pour exporter l'excédent de déchets ménagers hors de Corse était déclaré infructueux. L'exportation est pourtant présentée comme la seule solution possible à court terme pour éviter une nouvelle crise.
La saturation des sites d'enfouissements est annoncée, si ceux-ci n'obtiennent pas l’autorisation d'augmenter leur tonnage à enfouir. Exporter les déchets en souffrance : seule issue possible à une nouvelle crise ? Au fil des réunions entre les autorités, la possibilité–temporaire- a fini par s’imposer. Mais à une condition, répétée par les politiques : qu’elle soit limitée dans le temps.
« J’ai validé le principe d’une exportation à titre tout à fait exceptionnel pour ne pas nous retrouver dans une situation de fait accompli », précisait le 6 juillet dernier Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif de Corse.
Solution temporaire
A la Communauté d’agglomération du pays ajaccien (Capa), qui possède une machine à emballer les déchets, on s’y prépare déjà. Mais pour la Capa, comme pour le reste de la Corse, encore faut-il savoir où et comment transporter les déchets hors de Corse. C’est normalement au Syndicat de valorisation des déchets en Corse (Syvadec) de trouver la réponse.C’est dans ce cadre qu’un appel d’offre avait été lancé. Disparu du site du Syvadec mais retrouvé dans les archives internet des marchés publics, cet appel d’offre avait été publié en Corse et dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, une région elle-même saturée par les déchets. Et une solution de toute façon envisagée en dernier recours par Syvadec devant les élus.
« Le moment venu nous verrons si tous ces éléments sont suffisants pour éviter à la Corse de connaître une nouvelle crise au mois d’août », assurait Xavier Poli, Vice-président du SYVADEC, le 11 juillet dernier.
Appel d'offres infructueux
Le 12 juillet, l’appel d’offres était déclaré infructueux. Son intitulé était pour le moins imprécis. Il ne prévoyait ni date de début ni volume à exporter mais imposait de solutionner en même temps traitement et transport des déchets hors de Corse.Est-ce cette complexité, le manque de lisibilité, qui explique qu’aucune entreprise n’ait soumissionné ? Ni les transporteurs insulaires faisant dans le déchet comme Rocca, ni les entreprises dédiées, comme AM environnement, ni même Veolia ou Suez ne l’ont fait. Personne n’a voulu nous répondre. Fraçois Tatti, le président du Syvadec a simplement indiqué que ses services allaient préparer un nouvel appel d’offre. La gêne règne chez les acteurs du secteur.