Présente dans le sud de la France et sur tout le pourtour méditerranéen, l'araignée violoniste - qui doit son surnom à une petite tache en forme de violon sur son céphalothorax - est soupçonnée dans deux décès récents en Italie. Si son venin n'est pas mortel, il peut, dans de rares cas, entraîner des complications.
Elle mesure à peine quelques centimètres pattes comprises, mais depuis deux mois, elle fait beaucoup parler dans le bassin méditerranéen. L'araignée violoniste, ou araignée violon, serait en cause dans la mort de deux personnes en Italie cet été : Franco Aiello, 52 ans, le 12 juillet, et Giuseppe Russo, 23 ans, le 17 août. L'un et l'autre auraient souffert de complications après avoir été mordus à la jambe.
Une espèce justement très répandue dans le sud de la France, et donc en Corse... mais qui n'est pas spécialement réputée pour sa dangerosité. D'une couleur roussâtre-sable, avec ses 6 yeux (contre 8 pour la majorité des araignées) et ses longues pattes fines, cette araignée est avant tout une espèce solitaire, plus à l'aise dans les endroits secs et sombres, et qui ne présente pas d'agressivité particulière envers l'homme.
Une morsure rare
Sa morsure, si elle reste selon les spécialistes anecdotiques, n'est pas impossible. Mais elle ne survient qu'en situation de "défense", détaille Christine Rollard, spécialiste des araignées au Muséum d'histoire naturelle de Paris auprès du Figaro. D'autant plus que la toute petite taille des crochets de cette araignée ne peut que difficilement traverser la peau humaine.
Au cours des dernières années, des décès ont pourtant bien été recensés à la suite d'une morsure d'araignée violoniste. Mais ils découlent en réalité d'une infection ou surinfection.
"Ce sont des réactions individuelles, longtemps après la morsure qui provoque une nécrose, comme une brûlure, et qui peut déclencher ensuite une infection, laquelle peut devenir mortelle si elle n'est pas soignée", indique Christine Rollard. En moyenne, on estime que 10 % des patients peuvent réagir de façon "très marquée, jusqu'au décès". "Mais on ne meurt pas du venin, car il n'est pas assez puissant", précise-t-elle.
Que faire en cas de morsure ?
Difficile, à moins de prendre la coupable sur le fait, de savoir si une piqûre est due à une araignée violoniste, à un autre spécimen, ou encore à tout autre chose. Le mieux à faire est de nettoyer la plaie pour éviter tout risque de surinfection, en évitant surtout de la gratter.
Si la piqûre est généralement bénigne, des marques, comme une réaction inflammatoire locale ou une croûte, peuvent apparaître deux à trois jours après sa survenue. Certains cas peuvent même occasionner un œdème régional, qui se résorbe habituellement au bout de quelques jours.
Les cas d'infection voire de surinfection sont beaucoup plus rares. Mais en cas de doute, la meilleure solution reste avant tout de consulter un médecin, qui pourra vous orienter au mieux.