Un nationaliste corse, jugé pour des séries d'attentats perpétrés en 2012 sur l'île contre des résidences secondaires et attribués au Front de libération nationale corse (FLNC), a été condamné jeudi à trois ans d'emprisonnement avec sursis, a appris l'AFP de sources concordantes.
Jean-Philippe Zani, qui souffre à 60 ans de problèmes cardiaques, comparaissait libre depuis mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris, uniquement composée de magistrats professionnels.
Il a été déclaré coupable d'association de malfaiteurs terroriste (AMT) délictuelle et acquitté partiellement des faits d'infractions à la législation sur les armes, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), a précisé une source judiciaire.
Comme l'avait demandé l'accusation, la cour l'a condamné à trois ans d'emprisonnement entièrement assortis du sursis simple, ont indiqué son avocat et la source judiciaire.
La cour a également prononcé son inscription au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).
Jean-Philippe Zani devait initialement comparaître en juin 2018, aux côtés de huit autres nationalistes, mais son cas avait été disjoint en raison de son état de santé.
Les faits remontent à mai et décembre 2012: plusieurs dizaines d'attentats avaient alors visé des résidences secondaires aux quatre coins de l'île, appartenant pour la plupart à des continentaux, sans faire de victime.
Le FLNC avait revendiqué ces "nuits bleues", les premières depuis 2006, au nom de son "combat contre la spéculation immobilière".
Les enquêteurs avaient identifié une cellule clandestine opérant pour le compte du FLNC dans la région de Valinco, sur le littoral de Corse-du-Sud, ce qui avait conduit à de premières mises en examen en novembre 2013 et juin 2014.
Ces dernières reposaient sur des surveillances et des sonorisations avec des micros placés dans des voitures ou un bar à Ajaccio.
Dans ce dossier, l'un des derniers liés au FLNC avant que le groupe n'annonce en 2014 s'engager dans un processus de démilitarisation, la cour d'assises spéciale avait acquitté le 22 juin 2018 deux nationalistes corses. Parmi eux, Pierre Paoli, qui était soupçonné d'avoir été le chef du Front de libération nationale de la Corse.
Six autres hommes avaient été condamnés, dont trois avec mandat de dépôt.
Avec AFP.