Le club ajaccien se dirige vers une cessation de son activité. En début de semaine, les comptes du club ont été saisis et des dirigeants placés en garde à vue avant d'être libérés. Cela pourrait être lié à l'enquête financière visant la bande du "Petit Bar".
La section football du GFCA est en grand danger. Selon une information révélée par nos confrères de Corse-Matin, le club rouge et bleu est sur le point d'arrêter son activité. La suite d'une longue série de déboires sportifs et administratifs qui ne cessent de s'accumuler pour le Gazélec, rétrogradé en National 3 l'été dernier par les instances du football français.
Mardi 18 octobre, d'anciens et actuels dirigeants du club ont été placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire couvrant la période du 1er janvier 2018 au 30 juin 2021. La justice les soupçonne d'abus de biens sociaux et de travail dissimulé. Les cinq personnes sont toutes ressorties libres mais la saisie des deux comptes du club a été ordonnée par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
"Cette décision de justice a des conséquences dramatiques pour le club, indique Franck De Vita, l'avocat du GFCA joint ce samedi en fin de matinée. La procédure est ainsi faite que cela prendra du temps pour la contester. Il risque inéluctablement d'arriver une cessation des paiements à la fin du mois. La banque a informé le club que ses deux comptes ont été saisis. Il y avait environ 200.000 euros de trésorerie dessus et les fonds ne sont plus disponibles. Lorsque cette décision sera notifiée, normalement dans les dix jours après le blocage qui a eu lieu le mardi 18 octobre, le club ne pourra que constater qu'il ne peut plus faire face à ses engagements. Le président va devoir déposer le bilan."
Démission des actionnaires
La saisie des comptes du Gazélec serait en lien avec le volet financier de l'enquête concernant la bande criminelle du "Petit Bar" et diligentée par la Jirs. Jeudi dernier, Antony Perrino, actionnaire du GFCA, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire dans ce dossier.
À la suite de cette prodécure visant le club ajaccien, les actionnaires majoritaires, dont Antony Perrino et Pierre Anchetti, ainsi que le président Mathieu Messina-Arrighi ont décidé de démissionner.
Pourquoi est-ce que c'est la Jirs qui a ce dossier ? Je n'ai pas la réponse
"Pourquoi est-ce que c'est la Jirs qui a ce dossier ? Je n'ai pas la réponse, confie Me De Vita. Sur le plan de la procédure pénale, la Jirs n'est censée se saisir que de dossiers gravement complexes. Ce qui est reproché au club pour l'instant, c'est un abus de bien social et un travail dissimulé pour des sommes qui ne sont pas très importantes. Et surtout, ce sont des infractions simples et faciles à établir."
Quel avenir sportif ?
Du côté des 30 salariés et des 400 licenciés que compte la section football, la situation est là aussi très critique.
"Le club n'a plus de trésorerie disponible, il ne pourra donc pas honorer ses engagements salariaux, souligne Me De Vita. L'appel qui peut être fait dès que la notification aura lieu n'est pas suspensif. Lorsque le club recevra la décision, car il ne l'a pas encore, il sera donc obligé de constater qu'il ne peut plus rien payer. Sur le plan juridique, la décision entraîne le dépôt de bilan et donc, là aussi, à mon sens, inéluctablement la fin de la saison sportive."
Le GFCA reçoit ce samedi à 17 heures l'AS Furiani-Agliani pour le compte du National 3. Le match est maintenu. Reste à savoir s'il en sera de même pour les journées suivantes de championnat.