Ce jeudi, le promoteur ajaccien a été remis en liberté sous contrôle judiciaire par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Il était incarcéré sur le continent depuis janvier à la suite de sa mise en examen dans un vaste dossier financier visant la bande ajaccienne du "Petit Bar".
Ce jeudi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a accepté la demande de remise en liberté d'Antony Perrino.
Incarcéré depuis fin janvier dernier à la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône) dans le cadre de l'enquête financière visant la bande du "Petit Bar", le promoteur ajaccien reste soumis à un contrôle judiciaire : en plus de verser une caution de 250.000 euros, il devra fixer sa résidence à Paris et ne pourra ni se rendre en Corse ni entrer en contact avec les personnes visées dans ce dossier instruit par la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (JIRS).
"Sa mise en détention provisoire était disproportionnée par rapport aux faits de nature économique qui lui sont reprochés, a indiqué son avocat, Me Julien Pinelli. Il n'était pas admissible que son maintien en détention serve d'exemple ou d'avertissement au nom d'une lutte contre la porosité entre le monde des affaires et celui de la délinquance."
"J'ai manqué de discernement"
Cette décision de justice de la cour d'appel va à l'encontre de ce qu'avait requis l'avocat général, Yvon Calvet. Mercredi, lors de l'audience au tribunal d'Aix-en-Provence, ce dernier s'était opposé à la remise en liberté de l'ex-PDG de Corse-Matin. Selon l'AFP, l'avocat général avait demandé à la cour de "le maintenir en détention jusqu'à ce que les risques de concertation (avec d'autres mis en cause) aient disparu". L'accusation faisait ainsi référence "aux liens de grande proximité" entre Antony Perrino et Mickaël Ettori. Membre présumé du "Petit Bar", ce dernier est toujours recherché dans le cadre de cette même affaire financière.
Toujours selon l'AFP, l'entrepeneur insulaire s'est défendu devant la cour en indiquant que se "concerter avec quelqu'un qui a fait le choix de ne pas se présenter (devant la justice) relèverait de la psychiatrie". "J'ai manqué de discernement dans ma relation amicale, je ne me sens plus le même homme", a ajouté Antony Perrino.
Le 11 mai dernier, une demande de remise en liberté lui avait été refusée par le juge des libertés et de la détention.
Neuf mois en détention
Mis en examen le 16 janvier 2021 pour blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux et association de malfaiteurs dans cette vaste enquête financière ciblant la bande criminelle ajaccienne, l'ancien président de la fédération du BTP de Corse-du-Sud avait d'abord été laissé libre avant que le parquet ne fasse appel. Dans la foulée, la chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence avait infirmé cette décision et décidé son placement en détention à la prison de Luynes. Un centre pénitentiaire où il était emprisonné depuis le 28 janvier.
Âgé de 41 ans, Antony Perrino est soupçonné par la justice d'avoir aidé la bande du "Petit Bar" à blanchir de l’argent sale. Selon les chiffres avancés par le journal Le Monde, 48 millions d'euros d'investissements offshore et immobiliers seraient dans le collimateur des autorités judiciaires.
Dans cette même enquête de blanchiment, vingt-et-une personnes avaient été interpellées le 10 janvier dernier en Corse et sur le continent. Parmi elles, neuf avaient été mises en examen, dont Antony Perrino et Jacques Santoni. Présenté comme le chef présumé du gang ajaccien, ce dernier a quant à lui été remis en liberté le 9 septembre pour raisons médicales.