Crise sanitaire oblige, la préfecture de Haute-Corse a interdit l'ouverture de la grande roue de Bastia, place Saint Nicolas. Une décision contestée par la municipalité, qui a saisi d'un référé en suspension le tribunal administratif de Bastia, ce vendredi.
La grande roue de Bastia tournera-t-elle ? Il s'agit du cinquième épisode d'une histoire riche en rebondissement. Le maire de Bastia, Pierre Savelli, a saisi le tribunal administratif de la ville d'un référé suspension, ce vendredi 18 décembre.
Dans le viseur de la municipalité : un arrêté du 16 décembre issu par le préfet de Haute-Corse, François Ravier. Celui-ci interdit l'ouverture de l'attraction, située place Saint-Nicolas, en raison de la crise sanitaire.
Sécurité sanitaire non-garantie
L'installation d'une grande roue, a jugé le préfet, est de nature à inciter des rassemblements de plus de six personnes sur la voie publique, ce qui est incompatible avec les mesures actuelles mises en place par le gouvernement afin de lutter contre la propagation de la Covid-19. En bref, impossible, a-t-il estimé, de garantir autour de cet équipement "une sécurité sanitaire".
La grande roue, inaugurée le 16 décembre à 11h - avec une journée de retard, après des difficultés rencontrées sur le montage - n'a de fait été autorisée à tourner que l'espace d'une matinée.
Seuls quelques insulaires privilégiés et bien avisés ont donc eu l'occasion d'admirer la vue depuis une des nacelles de l'attraction. De quoi faire grincer les dents de la municipalité, qui aurait dépensé autour de 45.000 euros pour la location de l'engin.
Un protocole sanitaire pré-établi
L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais les justifications avancées par la préfecture de Haute-Corse n'ont pas convaincu le maire de Bastia. Un protocole sanitaire dense et complet avait ainsi été construit pour permettre l'ouverture de la rue, a rappelé Pierre Savelli. Protocole auquel François Ravier a lui-même contribué.
Dans un communiqué publié dans la soirée du 16 décembre, le maire avait ainsi averti : s'il prenait acte de "cette décision de dernière minute", il entendait bien contester juridiquement cet arrêté "par tous voies et moyens, en vue d'obtenir son annulation et de garantir aux Bastiais une fin d'année festive, tout en offrant des garanties sanitaires suffisantes, dans un centre-ville attractif pour nos commerces et nos concitoyens".
C'est désormais chose faite. Tournera, tournera pas ? L'audience est fixée au 23 décembre. La justice administrative aura la charge de lever le flou dans cette affaire, où nombre de Bastiais ont le sentiment de tourner en rond, à défaut de voir tourner la grande roue.