Depuis quelques années, l'événement fondateur du nationalisme contemporain est commémoré à Aleria. Une cérémonie se déroule ce jeudi 22 août devant la stèle érigée sur les lieux.
Il y a 49 ans, le 21 août 1975, des militants autonomistes occupaient une cave viticole d’Aleria appartenant à un chef d’entreprise d’origine pied-noir. À leur tête, Edmond Simeoni, le fondateur de l'Action régionaliste Corse (ARC).
Leur but : dénoncer les escroqueries dans le domaine viticole et les conditions d’installation des rapatriés d'Afrique du Nord au détriment de jeunes agriculteurs corses.
Face à cette situation, le ministre de l'Intérieur, Michel Poniatowski, prend la décision de déployer sur site plus d'un millier de gendarmes, CRS ainsi que des blindés et des hélicoptères pour assiéger la cave. Au cours de l'assaut, deux gendarmes furent tués et un militant de l’ARC est grièvement blessé.
Les événements d'Aleria prennent fin à la reddition du commando et laissent place à de violents heurts à Bastia. Les premiers groupes militaires clandestins fusionnent pour donner le FLNC.
Un devoir de mémoire
Depuis quelques années, le 22 août, l'événement fondateur du nationalisme contemporain est commémoré. Une cérémonie, organisée par l'association Aleria 75, s'est donc déroulée ce jeudi après-midi devant la stèle érigée sur les lieux.
"Nous invitons tous ceux qui le souhaitent, à se réunir en ce lieu, pour marquer par ce geste la continuité de notre engagement et ainsi transmettre aux générations à venir, la nécessité de maintenir le fil de notre histoire", écrit l'association.
Le public était nombreux pour honorer la mémoire de ceux qui ont participé à la Cave d'Aleria, considéré comme l'un des événements fondateurs du mouvement nationaliste. Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse, Jean-Félix Acquaviva, l'ancien député nationaliste et Bianca Fazi, conseillère exécutive étaient présents.
De nombreux participants
"C'est important d'être présent car c'est un pan de notre histoire, c'est l'histoire de la Corse. Nous sommes sur un lieu où il y a 49 ans se déroulait un drame. Je fais partie d'une génération qui connaît Aleria, j'étais présente sur le site à l'époque avec mon père. Il ne pensait pas que cela allait se terminer de cette manière, c'est pour cela qu'il m'avait emmené", se souvient Bianca Fazi. "On ne voudrait plus connaître ce qu'on a connu, mais malgré tout, on ne peut pas l'oublier".
De nombreux participants accompagnés que leurs familles ou leurs descendants ont aussi répondus à l'appel.