C'était un projet cher à Emmanuel Macron et au ministère de la Défense : recréer des brigades équestres sur des zones côtières et rurales pour lutter contre les incivilités et les risques écologiques. 239 étaient initialement prévues. Une, déjà, existera en Corse, sur la plaine orientale, mais pas forcément toute l'année. Le dispositif vient d'être présenté à Bravone, à des jeunes qui effectuent le Service National universel.
Les gendarmes à chevaux avaient disparu sur la plaine orientale depuis 2018. Ils reviennent désormais, même si ces chevaux sont loués pour l'instant à un centre équestre local.
"Sur la plaine orientale nous avons 70 kilomètres de littoral, donc forcément le gendarme territorial n'est pas forcément équipé pour assurer des patrouilles de surveillance, d'intervention, beaucoup d'appréhension aussi, explique le Capitaine Stéphane Decaudin, de la compagnie de gendarmerie de Ghisonaccia. Donc la compagnie de Ghisonaccia va bénéficier d'une brigade à vocation équestre, tout du moins pour la période estivale."
Plus écologique, et capable de créer un lien avec la population
Alors pourquoi ce retour des brigades équestres ? C'est tout d'abord une volonté du gouvernement, et qui, en Corse, peut trouver son sens. "Le cheval passe dans beaucoup d'endroits, de sentiers, qui ne sont pas accessibles par les véhicules à moteur, il y a le côté écologique aussi, sur les secteurs un peu protégés par exemple", indique l'adjudante Sylvaine Eyraud, de la brigade de gendarmerie de Borgo.
À cheval, les gendarmes sont plus hauts, voient plus loin, et sont vus de plus loin par ceux qui voudraient leur signaler des choses. "Ce qui est majeur, aussi, dans ce cadre-là, c'est aussi le lien que ça peut créer avec la population, et on sait bien que le médium du cheval est vraiment un appui dans ce sens-là", estime Magali Chapey, directrice de cabinet du préfet de Haute-Corse.
Invitées, des jeunes filles en plein service national universel, avouent qu'elles ne monteront pas forcément à cheval, même si certaines ont découvert une vocation. "Moi à la base je ne m'intéressais pas du tout au monde militaire, et suite au SNU j'ai découvert les cadets de la gendarmerie, et en octobre je vais intégrer une préparation militaire pour être réserviste en gendarmerie, sourit Sandra Ben Radia, cadet de la gendarmerie. Ce qui me plaît, c'est de me sentir utile à la société, me dépasser."
Si Snadra veut finalement rejoindre la patrouille équestre de la plaine orientale, une formation est prévue pour elle à Saint-Germain-en-Laye, auprès de la garde nationale.