Témoignage. Trafic de chevaux dans l'Eure : le gérant du haras soupçonné s'explique

Publié le Mis à jour le Écrit par Frédéric Lafond et Manon Loubet

Lundi 27 janvier 2025, la gendarmerie communiquait sur le démantèlement d'un vaste trafic international de chevaux entre la Hongrie et l'Eure. Le gérant du haras mis en cause dans ce dossier a témoigné avec son avocate, ce mardi 28 janvier.

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"J'ai acheté des chevaux et je les ai ramenés en France, est-ce qu'acheter des chevaux est une fraude ?", questionne Mickaël, gérant d'un haras du sud d'Évreux dans l'Eure, suspecté de trafic illégal de chevaux, notamment des poneys.

Les révélations du Parisien sur le démantèlement d'un vaste trafic international de chevaux entre la Hongrie et l'Eure font état d'au moins 200 chevaux importés illégalement depuis 2021 permettant de générer près d’un million d’euros de gains illicites pour le gérant d'un haras près d'Évreux.

Selon un communiqué de la gendarmerie nationale, près de 400 000 euros d’avoirs criminels ont été saisis. 

Retrouvez le reportage de Frédéric Lafond et Eric Lombaert :

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"Il n'y a pas eu d'enrichissement"

Alors que Mickaël et trois autres personnes sont convoqués devant le tribunal judiciaire d’Évreux le 25 mars 2025 pour s'expliquer dans le cadre de cette affaire, le présumé instigateur du trafic a témoigné devant la presse, avec son avocate Me Carole Guillemin.

"Il n'y a pas eu d'enrichissement, j'ai tout déclaré. Entre l'achat, les frais de transport, j'avais une toute petite marge", assure-t-il. 

C'est depuis 2018, après avoir mis fin à sa pension pour équidés, que Mickaël se lance dans le commerce de chevaux, avec des personnes que "je pensais de confiance".

"À la base, je ne suis pas marchand de chevaux, on m'a créé ma page Facebook pour vendre des chevaux. Je l'ai fait une première fois et il y avait beaucoup de demandes de chevaux - des poneys dont on manque - et beaucoup de chevaux se vendaient", explique-t-il.

Moi, je n'ai pas fait ça pour m'enrichir, j'ai fait cela pour les gens, parce qu'ils avaient besoin de poneys dans les clubs. On n'en trouve pas en France.

Mickaël, gérant de haras près d'Évreux

Le gérant du haras reconnaît de la "négligence"

Il admet cependant avoir commis une erreur : "de la négligence". "J'ai beaucoup de travail, des employés à gérer, deux enfants à charge, j'ai négligé les papiers administratifs des chevaux, tout l'administratif. J'ai un sentiment de regret, j'ai voulu faire plaisir aux employés, aux gens qui avaient besoin de chevaux."

Mais il le répète, "il n'y a pas eu d'enrichissement personnel".

De son côté, son avocate évoque "une naïveté déconcertante, une forme de bêtise, une imprudence" de la part de son client. "Il a fait confiance à des intermédiaires, il ne parle pas hongrois, ne lit pas le hongrois, il était dans l'incapacité de déceler que c’étaient des faux", souligne-t-elle.

Elle indique que son client a changé de fournisseur en 2022. Avant d'ajouter que "les ventes de chevaux via les réseaux sociaux ne devraient pas exister, on n'achète pas un cheval comme un vêtement sur Vinted !".

Le tribunal d'Évreux devra démêler les fils de cette tortueuse affaire de trafic de chevaux entre la France et la Hongrie le 25 mars 2025.

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