Le président de la coordination rurale de Corse s'est entretenu, ce matin, avec le préfet de Haute Corse et le directeur de la DRAAF pour aborder le sujet des canons anti grêle. Le syndicat agricole soupçonne ce dispositif de provoquer la sécheresse.
Trois jours après le dépôt par la Coordination rurale de Corse d'une main courante à la gendarmerie d'Aleria, son président, Cyril Caria, a rencontré le préfet de Haute-Corse, Michel Prosic, ce mardi 7 mai, pour aborder la question de l'usage des canons anti-grêle.
Selon les témoignages de plusieurs bergers de la région de la plaine d’Aleria, d’Antisanti et de Tallone, ces dispositifs qui propulsent une onde de choc dans l’atmosphère pour freiner la formation de la grêle, empêcheraient la pluie de tomber. Ce qui provoquerait un phénomène de sécheresse, et pourrait également, s'inquiètent ces agriculteurs, indisposer la population animale alentour.
Pour le syndicat agricole, ce rendez-vous, auquel le directeur de la DRAAF (direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et des forêts) de Corse a également assisté en visioconférence, était l'occasion de faire remonter leurs inquiétudes, et continuer à "mobiliser les pouvoirs publics".
Un second point d'autant plus important que le préfet de Haute-Corse a fait savoir qu'il découvrait avec les agriculteurs le sujet. "Nous avons pu discuter, établir ce que l'on sait et ce que sont nos questions, détaille Cyril Caria. Quelques départements français sont déjà confrontrés à cette problématique. Mais c'est un sujet qui est quand même compliqué, et on ne peut pas prendre les choses à la légère."
Lancement d'une étude
Les discussions ont duré un peu moins d'une heure, et le président de la Coordination rurale en est ressorti, assure-t-il, avec la promesse du lancement très prochain d'une "étude sérieuse", coordonnée notamment entre les différentes DRAAF, "pour savoir s'il y a vraiment une cause à effet".
Si tel était le cas, "s'il est avéré que les fusées anti-grêle engendrent bien l'arrêt de la pluie, bien sûr, il faudra trouver une autre solution, poursuit Cyril Caria. On ne parle pas d'essayer d'interdire, mais de réglementer les tirs. Et d'un autre côté, aussi, d'aider les producteurs à acheter des filets anti-grêle, via France Agrimer et l'ODARC, de subventionner tous ces dispositifs qui permettraient de protéger les récoltes et leurs producteurs."
La réponse des services préfectoraux devrait intervenir d'ici une dizaine de jours. Le préfet de Haute-Corse n'a en l'attente pas souhaité s'exprimer sur le sujet, faute d'informations suffisantes en l'état.