Samedi 4 mai, une main courante a été déposée par la Coordination rurale de Corse afin d’alerter les pouvoirs publics sur l’usage des canons anti-grêle. Pour certains bergers, le système, utilisé notamment par les arboriculteurs, empêcherait la pluie de tomber, provoquant ainsi la sécheresse.
C’est une action symbolique pour la Coordination rurale de Corse.
Samedi 4 mai, ses membres se sont rendus à la gendarmerie d’Aleria pour déposer une main courante. L’objectif, alerter sur l’utilisation des canons anti-grêle.
Selon les témoignages de plusieurs bergers de la région de la plaine d’Aleria, d’Antisanti et de Tallone, ces dispositifs qui propulsent une onde de choc dans l’atmosphère pour freiner la formation de la grêle empêcheraient la pluie de tomber. Ce qui provoquerait un phénomène de sécheresse.
Pour Cyril Caria, président de la Coordination rurale de Corse, cette action vise avant tout à "mobiliser les pouvoirs publics" sur le sujet. "J’ai déjà sollicité la direction départementale des territoires et de la mer et la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt pour avoir des renseignements sur l’impact réel de ces canons anti-grêle mais je n’ai pas obtenu de réponse satisfaisante", déplore-t-il.
Le syndicaliste se défend de toute action dirigée contre les arboriculteurs. "On ne vise personne en particulier et on ne veut pas faire la guerre aux producteurs de fruits qui utilisent ces canons. On cherche juste à comprendre et à trouver d’autres solutions."
Parmi les pistes avancées par le syndicat, le subventionnement des filets anti-grêle par l’Office du développement agricole et rural de la Corse (ODARC). Des dispositifs efficaces mais plus coûteux, selon Cyril Caria, car ils nécessitent d’être remplacés fréquemment.
Dispositifs contestés
L’utilisation des canons anti-grêle a fait l’objet de contestations à l’échelle nationale. Certains départements, à l’instar du Maine-et-Loire, ont même interdit ce type de dispositif, selon nos confrères de France 3 Occitanie.
Si la coordination rurale ne réclame pas, pour l’instant, des mesures similaires, elle demande toutefois l’organisation d’une concertation avec les services de l’Etat, afin de mesurer l'impact réel des canons anti-grêle.
Le syndicat a, par conséquent, sollicité une audience auprès du préfet de Haute-Corse. L’organisation pourrait être reçue dans le courant de la semaine prochaine.
Les arboriculteurs de la microrégion que nous avons contactés n’ont pas répondu à nos sollicitations. De même, les services de Météo-France n’ont pu être joints.