Il faut un commerce mondial, oui, mais pas à n’importe quel prix. La confédération paysanne veut se battre pour un commerce régulé, qui respecte des conditions économiques et écologiques. Rencontre avec Mathilde Bertier, maraîchère bio qui se bat pour son exploitation.
Rendre l'agriculture plus humaine et plus rentable pour les petits paysans, c'est le combat de la Confédération paysanne. Selon l'organisation, ce sont tous les accords de libre-échange des vingt dernières années qu'il faudrait annuler. Et avoir le courage politique de ne plus enseigner.
"On a eu l'exemple avec celui entre l'UE et le Maroc, sur les légumes. Il a été rejeté grâce à la pression de la Confédération paysanne. Du coup, ça protège les producteurs de légume français", explique Didier Marion, porte-parole de la Confédération Paysanne du Gard. Il ajoute : "on est bien clair dessus, il faut un commerce mondial, mais il faut qu'il soit régulé et respecte des conditions écologiques et sociales, car ces accords de libre-échange mettent en concurrence les paysans du monde entier, et toujours moins disant social".
Une baisse de 60% d'agriculteurs en une génération
Certains agriculteurs de fruits et légumes se disent sauvés par la suspension des engagements entre l'Europe et le Maroc. Mathilde Bertier, maraîchère en bio dans la région de La Vaunage dans le Gard, en fait partie. "Ça nous pose souci d'être mis en concurrence avec des produits qui ne respectent pas les mêmes normes que nous et qui vont potentiellement provoquer des soucis sanitaires et environnementaux fors dans d'autres pays", souligne la jeune agricultrice du Gard.
Il faut consommer et acheter local et non pas consommer les produits qu'on trouve souvent en supermarché
Mathilde Bertier, maraîchère bio dans le GardFrance 3 Occitanie
Une des solutions, selon elle, serait de faire prendre conscience au consommateur que les importations à petits prix concurrencent et mettent à mal les agriculteurs français. "Il faut les encourager, il faut les soutenir. Il faut donc consommer et acheter local et non pas consommer les produits, d'une façon générale, qu'on trouve souvent en supermarché qui font partie de filières longues où beaucoup d'intermédiaires qui prennent leurs marges dessus et qui ne rémunèrent absolument pas les paysans", précise-t-elle.
En une génération, le nombre d’agriculteurs en France aurait diminué de plus de 60%.