La dernière usine Saupiquet va fermer, 153 salariés priés de "rester chez eux dans l'attente de la lettre de licenciement"

La dernière usine Saupiquet de France, basée à Quimper, dans le Finistère, ferme ses portes ce vendredi 20 décembre 2024. L'entreprise qui produit des conserves de maquereaux et de sardines, est concurrencée par les marques de la grande distribution. Les 153 salariés sont licenciés, et les 70 intérimaires, les premiers à partir ce jeudi.

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"On réalise, car tout à l'heure ce sont tous les intérimaires qui vont quitter l'usine et demain, ce sera notre tour. Là, on se rend compte et pour beaucoup le cœur est lourd" reconnaît Valérie Bonder, déléguée syndicale CFDT. La dernière usine Saupiquet de France située à Quimper (Finistère) ferme vendredi, entraînant 153 licenciements. 

"Saupiquet, c'est une usine où j'ai pu développer mes compétences et j'étais contente de mon parcours professionnel ici, confie encore Eloïsa Robin, jeune femme d'origine brésilienne, qui travaille depuis une dizaine d'années dans l'usine. Repartir à zéro, pour moi, c'est dur, ajoute-t-elle, par rapport à toutes les années passées et les connaissances que j'ai pu faire, c'est compliqué !"

Coût de la main-d'œuvre et baisse du marché de la conserve

La fermeture avait été annoncée en juin par le groupe italien Bolton Food, propriétaire de l'usine. "Ce projet est la conséquence de la baisse du marché des conserves de poissons en France et en Europe qui a entraîné, pour Bolton Food, des baisses de volumes de ventes et de production qui se traduisent par des résultats négatifs", avait précisé le groupe, au moment de l'annonce.

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Une usine qui fonctionnait encore avec quatre lignes, pour produire des conserves de maquereaux et de sardines. Une production délocalisée au Maroc et en Espagne, où les machines de l'usine de Quimper vont être envoyées après leur arrêt.

"Que ce soit pour le Maroc comme pour l'Espagne, où part notre atelier, c'est le droit du travail, plus souple qu'en France et son coût qui fait que c'est plus intéressant de délocaliser pour un groupe qui veut faire de l'argent", estime encore la déléguée syndicale.

C'est le droit du travail, plus souple qu'en France et son coût qui fait que c'est plus intéressant de délocaliser pour un groupe qui veut faire de l'argent.

Valérie Bonder

Déléguée syndicale CFDT - Usine Saupiquet de Quimper

"Les intérimaires vont quitter le navire en premier, le cœur gros, forcément"

Les 70 derniers intérimaires terminent ce jeudi soir. "Ils font partie de l'équipe à part entière et ces personnes-là vont quitter le navire en premier, le cœur gros forcément", a souligné la déléguée syndicale. Du côté des salariés, après les "deux semaines de congé d'hiver" qui "arrivent vendredi", ils sont priés de "rester chez eux dans l'attente de la lettre de licenciement", précise-t-elle.

Si un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été signé le 19 septembre, que la CFDT a qualifié de "correct", et que les salariés sont accompagnés par un cabinet de reclassement, Valérie Bonder insiste sur le fait que les 153 salariés "perdent leur travail". "Il ne faut pas simplement parler des indemnités", souligne-t-elle. 

Une formation, le marché de l'emploi ou la retraite pour les 153 salariés 

Sur les 152 salariés licenciés, "une trentaine va partir à plus ou moins long terme en retraite", indique la déléguée CFDT. "Vous avez beaucoup de personnes aussi qui vont profiter de ce temps pour se former à un autre métier ou affiner certaines connaissances. Et puis d'autres personnes qui font le choix de directement aller vers un autre emploi", décrit Valérie Bonder. "La majorité des gens va rester sur le Finistère", ajoute-t-elle. 

(Avec Claire Louet et l'AFP) 

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