Pour les bases nautiques l’hiver est rude. Alors quand arrivent les mois d'été, toutes proposent de nouveaux produits pour attirer les vacanciers. Un moyen de trouver un équilibre financier en attendant, parfois, qu’une réelle politique soit mise en place avec les scolaires.
Chaque année, 1 000 scolaires sont accueillis par une base nautique d’Île Rousse. Qu’ils soient en primaire, au collège ou au lycée, tous ont le droit à 10 séances de voile. « Être près de la mer, et ne pas pouvoir pratiquer du kayak, ce serait un véritable crime. Je crois qu’on a une chance énorme », estime Cyril Sigrist, professeur d’EPS.
Former des jeunes d’Île Rousse à la voile, c’est le but du club, comme la majorité des clubs, il est sous statut associatif. Sur 24 structures affiliées, seulement trois sont des entreprises.
Une réelle politique pour la voile scolaire
Pourtant, pour le directeur, les budgets ne sont pas à la hauteur et la région manque d’une réelle politique en faveur de la voile scolaire. « En Bretagne, vous avez des politiques au niveau régional, départemental ou intercommunal, qui permettent de financer les activités de voile scolaire. Par exemple, on monte jusqu’à 28 euros par enfant pour une séance de voile, alors qu’en Corse, on est plutôt aux alentours de 75 euros par classe. À un moment donné, il faut trouver de l’argent pour équilibrer les comptes », souligne-t-il.
Pour atteindre un équilibre financier, le club doit donc développer son activité saisonnière et proposer de nouveaux produits. Mais les cours de voile traditionnelle ont encore la cote. En été, pour six séances, il faut compter 170 euros.
Masse salariale
Et qui dit augmentation de l’activité, dit augmentation de la masse salariale. En saison estivale, le club passe de deux à huit moniteurs. Le plus souvent, se sont des étudiants formés à la base nautique, car elle est aussi centre de formation. Michael Champelovier, lui, est salarié à l’année. « Si on ne faisait que de la saison, je ferais la saison d’été en Corse et certainement l’hiver à l’étranger pour avoir quand même du soleil. Là ça me permet d’avoir une vie familiale », explique-t-il. Il gagne environ 1 500 euros net par mois. C’est moins que des salaires proposés par d’autres structures. Mais avec moins de 200 000 euros annuels de chiffre d’affaires, le club ne peut pas se permettre de payer plus.
Mais la concurrence des autres structures qui proposent des activités nautiques ne les inquiète pas. « C’est une bonne chose qu’on est un pôle avec plusieurs activités nautiques, comme c’est le cas sur cette plage. Il y a des gens qui vont faire du paddle une journée, le lendemain du jet-ski et le jour d’après de la plongée », complète le directeur du de la base nautique.
Avec 1 000 kilomètres de côtes et son emplacement privilégié au cœur de la Méditerranée, la Corse a de quoi attirer les amoureux de la mer.