Les poubelles débordent à Bastia, comme partout en Corse, depuis que la collecte des ordures ménagères n'est plus assurée après le blocage des deux centres d'enfouissement de l'île, sans réponse politique.
L'image résume à elle seule la situation de crise que traverse la Corse depuis la semaine dernière. Sur le parking de la gare de Lupino, l'un des quartiers sud de la ville de Bastia, des dizaines de sacs poubelles s'amassent au pied d'une borne de tri. Un dépotoir à ciel ouvert qui tient aussi lieu de déchetterie.
Depuis une semaine, la scène se répète au gré d'une promenade nauséabonde dans les rues de la ville. Les conteneurs débordent, les sacs d'ordures se répandent sur les trottoirs, éventrés par les chats et autres rongeurs du quartier.
Le cas de la ville de Bastia n'est pas isolé. La même situation se constate à Ajaccio, autre bassin à forte population, mais aussi dans toutes les villes moyennes de Corse et même au cœur des plus petits villages.
Depuis le 25 avril et le blocage du centre d'enfouissement technique (CET) de Viggianello en Corse du Sud, les voyants sont passés au rouge. Et quand deux jours plus tard, le CET de Prunelli di Fiomurbu en Haute-Corse a été bloqué à son tour, les Corses se sont réveillés avec une nouvelle crise des déchets, la deuxième en deux ans.
Les associations de riverains et élus des Communautés de communes de ces deux CET sont excédés de devoir en guise de "solution transitoire", accueillir les ordures de toute la Corse. Depuis 2015, les arrêtés préfectoraux poussent régulièrement de quelques milliers tonnes, la capacité d'accueil de ces sites.
Une situation à laquelle, ni l'Etat, ni la Collectivité de Corse, ni le Syvadec, l'organisme en charge de la collecte des déchets en Corse, ne semblent être en mesure d'apporter une solution.