A la veille de l'élection du président de la FFF, le Collectif des victimes du 5 mai 1992 s'invite dans la campagne. Et accuse deux des trois candidats de bafouer, encore et encore, le devoir de mémoire.
L'occasion était belle pour le Collectif. La campagne de l'élection du président de la Fédération Française de Football.
Deux des trois candidats, Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue, et Noël Le Graët, président sortant de la FFF, ont été, à de multiples reprises, ses interlocuteurs.
En pure perte.
Pour, une nouvelle fois, ramener leur combat dans la lumière, les membres du Collectif ont adressé une lettre ouverte aux trois concurrents.
Ils leur demandaient de se positionner clairement :
- sur le principe du gel de match le 5 mai,
- sur la promotion d'actions, initiées par la fédération, au niveau national, main dans la main avec le collectif.
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A la veille de l'élection du 13 mars, Josepha Guidicelli fait connaître les résultats de ces échangé, dans un courrier intitulé "La course au pouvoir plus importante que le devoir de mémoire !".
Apparemment, cela n'a pas été simple.
Seul Michel Moulin, le troisième candidat, pas vraiment un favori dans la course, a rapidement fait connaître sa position.
L'entrepreneur soutient clairement les démarches du Collectif. Encourageant, même si le créateur de Paruvendu a peu de chances d'aller à bout, comme il le reconnaît lui-même.
Noël Le Graët, de son côté, n'a pas répondu au courrier. Le Collectif en conclut qu'apparemment, "le devoir de mémoire n'est pas une priorité pour lui".
Enfin, Frédéric Thiriez, dont les rapports avec la galaxie Sporting Club de Bastia ne sont pas au mieux, depuis des années, a semble-t'il botté en touche.
Dans sa réponse, il indiquerait avoir le souhait d'évoquer, selon le Collectif, "une autre solution afin que le souvenir de cette tragédie ne soit jamais oublié".
Vous oubliez vite !
La réponse du collectif est acide : "Il semble, monsieur le cabotin, que vous avez loupé un acte... En votre qualité d'ancien président de la LFP, il vous appartenait de travailler à la mise en place de commémorations pour perpétuer le devoir de mémoire. Vous oubliez vite !"
Un projet de loi, malgré tout
A la lumière de ces échanges, on doute fort que les rapports entre les instances nationales et le Collectif des victimes du 5 mai soient pacifiées au cours de la prochaine mandature...
Mais le gel des matchs ne passera pas forcément par ces mêmes instances. Le 5 février 2020 la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale donnait un avis favorable à l'unanimité à la proposition de loi visant à sacraliser la date du 5 mai. Une semaine plus tard, le jeudi 13 février, elle était adoptée à l'Assemblée nationale.
Une avancée majeure, qui a suscité beaucoup d'espoirs, et qui demande maintenant à être examinée par le Sénat.