A l'automne dernier, le SC Bastia, erratique, pensait au maintien en L2. Quelques mois plus tard, les Bleus, contre toute attente, s'invitent dans la lutte pour l'accession. Et de quelle manière... En 2023, le Sporting est irrésistible, et il compte bien prouver à Bordeaux qu'il a les moyens de ses nouvelles ambitions.
Un stade vibrant des chants de 30.000 spectateurs, un parcage visiteurs débordant de supporters surmotivés, deux équipes remontées à bloc, une tribune de presse où les sièges libres seront rares... La rencontre Girondins de Bordeaux - SC Bastia de cet après-midi, sur la pelouse du stade Matmut Atlantique, ressemble à s'y méprendre à une affiche de L1. Et pour cause.
Le match qui débutera à 15 heures, entre le 2e et le 5e de ligue 2, séparés par 5 points, risque fort d'être déterminant pour la suite du championnat. En premier lieu pour le Sporting, invité de dernière minute de la lutte pour l'accession, et qui réduit, match après match, l'écart entre lui et le trio de tête.
Si les Bleus, ce soir, font un résultat à Bordeaux, ils confirmeront leur statut de trouble-fête, et de prétendants à la montée. D'autant que, dans la foulée, les Bordelais se déplaceront à Metz, 3e et en pleine forme, tandis que les Bastiais recevront un FC Annecy peu convaincant, et 15e du championnat.
Dynamique bastiaise
Mais on en est pas encore là. Il reste un match à disputer, cet après-midi. La tâche n'est pas facile. La dernière défaite de Bordeaux remonte à près de deux mois. C'était le 11 février dernier, à Niort. Les hommes de David Guion s'étaient inclinés 1 - 3. Qu'on ne s'y trompe pas. Depuis, les Girondins ont retrouvé leur remarquable rythme de croisière, alignant 4 victoires et 2 matchs nuls.
Mais face à à eux, ils trouveront un SC Bastia qui n'a plus grand chose à voir avec le timide et maladroit Sporting du début de saison. Son parcours au cours des derniers mois ressemble étrangement à celui de son adversaire du jour. Sa dernière défaite, douloureuse, remonte également au 11 février dernier, à domicile, face à Quevilly (0 - 1). Et depuis, Placide et ses coéquipiers ont également signé 4 victoires et 2 matchs nuls.
Au-delà des résultats, la dynamique est incontestablement du côté des Bleus. 13 buts marqués lors des six dernières rencontres, et une victoire, spectaculaire, face à Sochaux, autre poids lourd de L2, lors de la dernière journée. Les Bastiais, longtemps menés 1-2, l'ont finalement emporté 3 - 2, au terme d'une deuxième mi-temps époustouflante, le genre de mi-temps sur lesquelles se construisent les belles histoires...
"Nos ambitions n'étaient pas les mêmes que celles de Bordeaux en début de saison" rappelle Dumè Guidi. "Il y a plus de pression sur eux que sur nous, à l'heure actuelle. De notre côté, ce n'est que du bonus. C'est juste beau à vivre, ce que l'on fait en ce moment".
Pour autant, même si les joueurs, comme leur coach, Régis Brouard, se refusent à afficher clairement une ambition d'accession, pour laisser la pression aux autres, la L1 est désormais dans tous les esprits.
Soutien turchinu
Elle l'est en tout cas dans l'esprit des supporters turchini qui se déplacent en masse, ce matin, pour rejoindre Bordeaux. En voiture, en bus, pour la diaspora et les étudiants, ou par avion, alors que le SCB a affrété un appareil de 170 places au départ de Bastia. On attend environ 500 Bastiais au Matmut Atlantique...
La saison est encore longue, avec huit rencontres inscrites au calendrier des Bleus après le match de cet après-midi. Et une défaite ne réduirait pas totalement à néant les chances de montée du Sporting. Du moins mathématiquement... Mais une chose est sûre, un résultat positif, à Bordeaux, promettrait une fin de saison échevelée pour Bastia.