L'agression serait la conséquence d'un défi comme il s'en lance parfois chez les adolescents. Des défis qui sont filmés et publiés sur les réseaux sociaux. Les parents de la victime ont porté plainte.
Les faits se sont déroulés mardi matin, dans les couloirs du collège de Montesoro, à Bastia.
Deux élèves de 13 et 14 ans s'approchent d'un troisième, et le prennent à partie. L'un d'eux lui porte des coups, tandis que l'autre filme la scène avec son téléphone portable. La vidéo est publiée sur Snapchat, où elle reste quelques minutes avant de disparaître, selon le principe du réseau social.
Bruno Benazech, le Dasen (directeur académique des services de l'éducation nationale) de Haute-Corse, raconte : "l'équipe scolaire a réagi rapidement, a pris un certain nombre de témoignages, et le chef d'établissement s'est rapproché des parents de la victime".
L'élève n'a pas subi de blessures particulières, puisqu'il a pu assister aux cours suivants .
Bruno Benazech
En ce qui concerne la gravité de l'agression, Bruno Benazech souligne que, à sa connaissance, l'élève agressé "n'a pas subi de blessures particulières, puisqu'il a pu assister aux cours suivants". Mais le Dasen précise que "les faits sont sérieux", et qu'"un tel comportement est inacceptable".
Dangerosité
Les deux élèves concernés, l'agresseur et celui qui a filmé la scène, passeront "probablement" en conseil de discipline. C'est le chef d'établissement qui prononcera la sanction. "L'arsenal est assez large, cela peut être un sursis, des travaux d'intérêt général, ou, pour les comportements les plus répréhensibles, l'exclusion. Il faut répondre rapidement, fermement, pour que les jeunes prennent conscience de la dangerosité de leurs actes, et pour que cela ne se reproduise plus".
Bruno Benazech précise que, au-delà des faits, c'est également l'attitude des jeunes qui sera prise en compte, "s'ils s'excusent, s'ils ont pris conscience de la gravité de leur geste".
Le directeur académique de la Haute-Corse tient néanmoins à préciser que "les établissements scolaires, en Corse, sont plutôt apaisés, et on n'y constate pas vraiment d'actes tels que celui-là".
Des propos tendancieux ont été tenus.
Core in Fronte
L'affaire a été portée à la connaissance du public, hier soir, par Core in Fronte. Dans un communiqué de presse, le mouvement indépendantiste affirme que "ces comportements, à la française, citadins et urbains, où la violence gratuite est banalisée, n'ont pas leur place" en Corse. "Cette affaire témoigne d'une mutation sociétale forte en Corse".
"Cette situation est d'autant plus intolérable dans la mesure où des propos tendancieux ont été tenus : "Alors le Corse, montre-nous ce que tu as dans le ventre", souligne Core in Fronte.
Garde à vue
La famille de la victime a porté plainte, nous a confirmé le procureur de la République de Bastia, et "les deux élèves ont été placés en garde à vue aujourd'hui, pour de premières auditions".
En raison du manque de témoignages, la garde à vue a été levée. Les enquêteurs cherchent à récolter plus d'informations sur le déroulé des faits, avant que le parquet ne prenne "une décision sur le dossier".
Concernant l'agression en elle-même, les enquêteurs ont pu travailler sur une capture de la vidéo, malgré le fait que celles-ci disparaissent très rapidement de Snapchat. Et, selon Arnaud Viornery, "en l'état actuel des investigations, aucune insulte anti-corse n'a été constatée".