Produire de façon durable, en limitant la consommation et le gaspillage des ressources. C'est le principe de l'économie circulaire. Une loi spécifique pourrait être votée cette année. Femu a Corsica a organisé une conférence sur ce thème lundi 18 février à Bastia.
Dans un entrepôt, des objets retrouvent une seconde vie. Des meubles, de l’électroménager ou des jouets sont réparés ou simplement nettoyés puis remis sur le marché par l'association Isatis.
C'est de l'économie solidaire mais aussi circulaire. Un objet qui sert plusieurs fois n'a pas été produit pour rien. « Les Bastiais, qui à une époque n’auraient pas acheté d’occasion, aujourd’hui sont mûrs pour acheter sur le Bon Coin ou la place Saint-Nicolas ou dans des structures comme la nôtre. L’économie circulaire est aussi porteuse d’emplois. Elle a d’abord une vocation environnementale, on gaspille et on surconsomme. Le fait de collecter, de redistribuer et de revendre ces produits, ça permet de générer une économie », indique Hervé Xueref, association « Install'toit » d'Isatis.
Et l'activité est en plein essor rien qu'au mois de janvier plus 10 000 euros de meubles ont été vendus. Hervé Xueref, est venu lundi matin partager son expérience dans une conférence sur l'économie circulaire. « C’est un thème très concret, où on raisonne en circuits courts, où on peut raisonner avec les ressources naturelles du territoire, mais aussi considérer les déchets comme une ressource pour créer de l’activité économique et sociale et donc créer de l’emploi », précise Jean-Felix Acquaviva, secrétaire national de Femu a Corsica.
Changements
Pour les autonomistes, il faut agir au niveau local, mais aussi national pour favoriser ce système. Le président de l'institut d'économie circulaire était là pour expliquer que le développement nécessite des changements.
« Changer la fiscalité qui aujourd’hui est très importante sur le travail et peu sur les ressources est majeur. Il vaut mieux mettre de la main d’œuvre à réparer, à partager, que de jeter l’objet. Nous nous y attelons dès cet été par une loi économie circulaire à venir », soutient François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, président de l'Institut d'économie circulaire.
Dans cette loi, qui sera présentée à l'Assemblée nationale durant l'été, les députés nationalistes tenteront d'y faire inscrire la Corse et ses spécificités.