Dans un communiqué de presse, le préfet de la Haute-Corse a indiqué hier que des établissements bastiais ont été avertis ou fermés pour ne pas avoir respecté les règles sanitaires. Un rappel que, malgré la levée du confinement, des mesures strictes encadrent toujours le travail des restaurants.
Face à des manquements "multiples", et "parfois réitérés" aux règles sanitaires, le préfet de Haute-Corse a décidé de sévir : dans un communiqué de presse paru ce mercredi 23 décembre, la direction du cabinet du préfet a indiqué que deux établissements du centre-ville de Bastia se sont vus notifier un avertissement, et deux autres une fermeture administrative de 15 jours suites à des infractions au protocole de déconfinement.
En cause, des manquements aux règles sanitaires et la formation "d'attroupements" de clients devant ces débits de boisson "eux-même responsables de comportements à risque."
Des comportements "dangereux", selon le préfet, risquant de "compromettre la situation sanitaire" et la reprise "tant attendue par les professionnels".
#COVID19 Non respect des mesures sanitaires et des #gestesbarrieres
— Préfet Haute-Corse (@Prefet2B) December 23, 2020
⚠️ Plusieurs établissements contrôlés et verbalisés. Chaque geste compte pour limiter la propagation du virus !
Pour un #NoelSansCovid Adoptons tous les bons gestes et restons prudents ? https://t.co/19Ab3L1Iqu pic.twitter.com/b4ymIpHLlD
"Ces sanctions sont liées au non-respect des règles sanitaires, telles que le port du masque ou la distanciation physique", explique Anne-Laure Cabrol, chargée de communication à la préfecture. "Le préfet a décidé de taper du poing sur la table."
Un attroupement "d'une centaine de personnes" aurait été relevé par les forces de l'ordre devant un débit de boisson du centre-ville et ce, "malgré les contrôles très réguliers." Ce type de rassemblement est strictement interdit, rappelle la préfecture.
Ces sanctions rappellent que, malgré la colère des professionnels du secteur, les bars et restaurants sont toujours fermés, sauf "uniquement" pour les activités de livraison et de vente à emporter : depuis le 15 décembre, le confinement a ainsi été levé sur l'ensemble du territoire, mais les mesures d'interdiction d'accueil du public dans les restaurants et débits de boisson sont, elles, restées en vigueur.
Attroupement devant les établissements : à qui la faute ?
Mais ces récentes sanctions soulèvent l'épineux problème de la responsabilité des attroupements sur l'espace public. En effet, certains gérants d'établissements estiment qu'il n'est pas de leur responsabilité de "faire la police", et de réguler la façon dont leurs clients se dispersent.
C'est ainsi la position défendue devant le lundi 14 décembre devant le préfet de Haute-Corse François Ravier par les soutiens de la Brasserie de la Gare de Bastia, qui avait écopé d'une semaine de fermeture administrative suite à un attroupement. Leur argumentation avait finalement convaincu le préfet, qui avait suspendu la fermeture.
Dans une interview pour Alta Frequenza, ce-dernier avait ainsi reconnu qu'il pouvait être difficile pour les gérants d'établissements de veiller en permanence à ce que des attroupements ne se forment pas, et que la responsabilité de se disperser rapidement incombait également aux clients.
Cependant, François Ravier avait attribué sa décision de suspendre la fermeture à la configuration particulière de la brasserie.
"D'un point de vue juridique, devant le café, l'espace se distingue entre un espace concédé à la mairie par l'exploitant, et la rue, domaine public relevant de la police nationale", expliquait-il au micro d'Alta Frequenza. L'espace concédé, celui de la terrasse devant l'établissement (même rangée), est sous la responsabilité de l'établissement.
Un point de vue partagé par Thomas Antonetti, responsable de la communication à la mairie de Bastia. "Dès lors que l'attroupement prend place dans l'espace concédé par la ville, il revient à l'établissement de veiller à ce qu'il se disperse."
Des règles strictes, malgré la levée du confinement
Si les restaurants doivent donc garder portes closes jusqu'au 20 janvier 2021 minimum (si le nombre de contaminations demeure en dessous des 5 000 cas par jour), ils peuvent toutefois faire de la vente à emporter et de la livraison.
Les établissements doivent cependant respecter un protocole sanitaire renforcé lors du retrait de commande par un client :
- Distanciation physique : les clients venant chercher leur commande ou récupérer leurs plats à emporter doivent respecter la distanciation d'un mètre minimum.
- Pas de service à table : les établissements sont tenus de ne pas mettre à disposition des guéridons ou manges-debout, tant à l’intérieur de l’établissement qu'en terrasse, qui pourraient inciter les clients à consommer sur place.
- Port du masque obligatoire, tant pour les employés que pour les clients, en salle comme en cuisine.
- Un flacon de gel hydroalcoolique doit également être mis à disposition à l'entrée de l'établissement.
Mais l'instauration d'un couvre-feu à partir de 20 heures sur l'ensemble du territoire national a également considérablement restreint leur champ d'action : en effet, si les activités de livraison restent autorisées après 20 heures, le click and collect et la vente à emporter ne le sont pas.
Les déplacements pour récupérer des commandes auprès des restaurants ne figurent ainsi pas sur les motifs légitimes de dérogation au couvre-feu.
Seule la soirée du réveillon de Noël ne sera pas soumise au couvre-feu : en effet, les restrictions sanitaires seront légèrement assouplies ce jeudi 24 décembre afin que chacun puisse retrouver ses proches lors de ce moment très attendu.