Samedi 13 avril, le collectif Patriotti, qui regroupe des militants nationalistes issus de plusieurs mouvements et structures, organise une manifestation à Bastia. Le mot d’ordre : stop à la répression des anciens "prisonniers politiques". Suivez l’évènement en direct.
Une manifestation pour dénoncer la répression des anciens « prisonniers politiques ». C’est le but de la manifestation organisée samedi 13 avril, à Bastia, par le collectif Patriotti.
Ce dernier regroupe des militants nationalistes issus de plusieurs mouvements et structures politiques, syndicales ou associatives. 110 anciens prisonniers dits politiques ont adhéré au collectif, créé au départ pour protester contre l'inscription de ces derniers au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).
► Compte rendu de la manifestion à l'appel du collectif Patriotti
16 h 30 : après sa prise de parole devant la préfecture de Haute-Corse, Jean-Marc Dominici annonce la fin de la manifestation.
►Prise de parole de Jean-Marc Dominici, membre du collectif Patriotti, devant la préfecture de Haute-Corse
Pour Jean-Marc Dominici, membre du collectif Patriotti, cette manifestation « montre que la solidarité, valeur culturelle de notre pays, n’est pas un vain mot et qu’elle ne se divise pas ». Il dénonce un véritable acharnement sur les anciens « prisonniers politiques » corses qui se traduit par une multiplication des fichages et une insistance politique d’amendes faramineuses et disproportionnées. « Une véritable troisième peine après l’incarcération et l’exil ».
Une situation antinomique avec le contexte corse où des initiatives politiques conséquentes ont été faites comme la cessation officielle d’actions de nature armée ou des expressions démocratiques comme l’élection de la majorité territoriale. Selon lui, ces dernières supposent la mise en place d’un véritable processus sans tabou, « faisant des Corses des acteurs libres de choisir leur destin ». Le collectif réclame l’établissement de nouveaux rapports fondés sur le respect, la réciprocité, la reconnaissance et la réparation.
16 h 20 : La manifestation est arrivée devant les grilles de la préfecture de Haute-Corse.
► Interview Félix Benedetti, ancien militant nationaliste et membre du collectif Patriotti
Nous sommes ici pour parler de la répression contre des prisonniers anciens et actuels. Actuels, parce qu'ils vivent ce que nous avons vécu. Et anciens pour protester contre notre inscription au Fijait [fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes] et nous sommes également soumis à des amendes exorbitantes de plusieurs centaines de millions d'euros, c'est impossible à payer.
De nombreux procès sont également en cours contre des membres de notre collectif suite à des actions symboliques, comme notre refus d'être inscrits au Fijait. Ca va crescendo, aujourd'hui, on est en cassation et nous comptons aller jusqu'à la cour européenne.
Aujourd'hui, apparemment, tout le monde à répondu à l'appel du collectif Patriotti. Il y a toutes les tendances du mouvement national et ça va peut-être permettre d'inverser le rapport de force. Si l'État veut donner une réponse politique au problème corse, un début de message, il peut répondre à nos revendications. Elles sont dans le cadre de l'application propre de la loi française, y compris sur le Fijait.
15 h 50 : La manifestation fait un arrêt devant le buste de Pascal Paoli. Un dépôt de gerbes est effectué en hommage au militant Pierre Sinoncelli, décédé un 13 avril.
15 h 35 : Départ du cortège vers la préfecture de Haute-Corse.
►Interview de Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, présent dans le cortège :
C’est important d’être là aujourd’hui ?
Le conseil exécutif a tout de suite soutenu la démarche des anciens prisonniers parce que nous considérons qu’ils font partie intégrante de l’équation politique. Ils ont fait partie du problème et ils doivent désormais faire partie de la solution.
Je suis ici en ma qualité de président du conseil exécutif pour témoigner de mon soutien dans cette démarche. C’est une démarche responsable qui doit rester de mobilisation la plus large possible. Elle intéresse tous les Corses et pas seulement les nationalistes, avec la volonté que la manifestation se déroule de manière pacifique. Il faut aussi rappeler que la question des prisonniers politiques doit être absolument et nécessairement intégrée dans le processus d’ensemble de solutions politiques.
La semaine dernière, Emmanuel Macron est venu en Corse et vous ne l’avez pas rencontré. Qu’espérez-vous d’une manifestation comme celle-là ? Vous attendez une réponse, ou c’est pour occuper le terrain ?
Malheureusement, ce n’est pas la manifestation d’aujourd’hui qui va conduire le chef de l’État et l’ensemble de l’appareil d’État à modifier sa politique. Il faut que cette politique soit modifiée. Le fait d’être dans la rue de manière pacifique, c’est une façon aussi d’exprimer notre désaccord par rapport au blocage actuel et notre volonté d’ouvrir un espace politique avec un État qui nous permette de poser l’ensemble des problèmes politiques de les traiter de façon progressive.
►Présentation de la manifestation et du collectif Patriotti
15 h 00 : Les manifestants se rassemblent devant le tribunal de Bastia où le cortège va prendre son départ. Plusieurs centaines de personnes sont déjà sur place, aucune couleur politique n'est affichée. Des élus sont présents : Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse ; Pierre Savelli, maire de Bastia ; Felix Benedetti, membre de Core in Fronte et du collectif Patriotti ; le député Jean-Felix Acquaviva ; Hyacinthe Vanni, président du groupe Femu a Corsica à l'Assemblée de Corse.