Le mouvement d'opposition municipal bastiais porté par Jean-Sébastien de Casalta a annoncé avoir formé un recours devant le Conseil d'Etat. Il réclame l'invalidation des élections de Juin dernier. En fin de semaine dernière, le tribunal administratif avait débouté les opposants de leur demande.
Une décision "insatisfaisante" et un recours annoncé : au cours d'une conférence de presse organisée ce jeudi 11 février, les représentants de la liste Unione per Bastia ont évoqué leur intention de faire appel devant le Conseil d'Etat de la décision du tribunal administratif validant l'élection de Pierre Savelli à la mairie de Bastia.
En fin de semaine dernière, le tribunal administratif avait ainsi rejeté le recours déposé par la liste conduite par Jean-Sébastien de Casalta, qui demandait l'invalidation des résultats du scrutin de juin 2020 sur la base de "manoeuvres frauduleuses" imputées à la liste de Pierre Savelli, Bastia Più Forte Inseme.
La juridiction administrative avait en effet estimé que l'écart de voix très important entre les deux listes ne justifiait pas "l’annulation des élections dans leur ensemble". Seul le 43ème siège de conseiller municipal obtenu par Bastia più forte Inseme avait fait l'objet d'une annulation.
Les représentants d'Unione per Bastia avaient alors indiqué qu'ils feraient appel devant le Conseil d'État, estimant que le tribunal administratif n'était pas "allé assez loin".
Au cours de la conférence de presse de ce jeudi, ils ont réitéré leurs accusations et ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme un "processus organisé et orchestré" pour influencer l'issu du scrutin.
? Municipales #Bastia, conférence de presse du groupe Unione per Bastia pour évoquer « le recours devant le Conseil d’Etat et la plainte pénale pour fraude électorale » suite au dernier scrutin municipal pic.twitter.com/EoV0g3KQn4
— France 3 Corse (@FTViaStella) February 11, 2021
Parmi les arguments avancés par Unione per Bastia, deux courriers adressés en juin 2020 par Fabienne Giovannini, présidente de l'OPH de la collectivité de Corse et militante nationaliste, aux locataires annonçant à quelques jours du second tour un programme de "réhabilitation et d'entretien des résidences".
Pour le moment, le recours devant le Conseil d'Etat n'a pas encore été formulé, et ne devrait probablement pas l'être avant au moins six mois.
Au cours de la conférence de presse, l'opposition municipale a toutefois réitéré ses récriminations à l'encontre de la majorité municipale, fustigeant des atteintes "massives et organisées" au scrutin.
Un scrutin sous tension
La conférence de presse intervient après de nombreux épiosdes de tensions entre les candidats. La campagne électorale, bouleversée par la crise sanitaire, avait également été émaillée d'accrochages et d'invectives par voie de presse. Deux plaintes pénales avait été déposées auprès du parquet de Bastia. L'une d'entre elle visait des "fraudes électorales. La seconde portait plus spécifiquement sur l'affaire de l'association Victoria. Une entité ayant pour objet initial de financer le parti radical de gauche à Bastia, et qui s'était s'était muée entre les deux tours en association à but caritatif.
Contacté par France 3 Corse ViaStella, le procureur de Bastia n'a pas souhaité donner de détails sur les investigations mais a déclaré que "les enquêtes étaient en cours et actives".