Immurtali. C'est le nom de l'exposition qui a débuté cette semaine au musée de Bastia. Des images de quatre lieux emblématiques de la ville, aujourd'hui tombés dans l'oubli. Durant deux ans Armand Luciani, les a visités, et photographiés, pour leur redonner vie.
L’exposition Immurtali d’Armand Luciani, c’est le désir de raconter une histoire. Et plus encore, le besoin de se glisser derrière les portes closes. Un objectif : rappeler aux Bastiais ce qui se cache sous la poussière, les graffitis et les herbes folles.
De prime abord, les photographies ne montrent presque rien, mais elles en disent tellement. « Ça me donne des frissons de voir tous ces vieux bâtiments qu’on ne connaît même pas. En plus, on a l’impression de voir des âmes trainer. Je ressens la vie en voyant ces bâtiments, pourtant il n’y a personne », livre une visiteuse.
« Un endroit un peu mystique »
Immurtali, Immortels, comme ces lieux bastiais qui font partie du paysage. Des endroits que tout le monde croit connaître, et que tout le monde ignore. « Ce sont des lieux mythiques pour tout Bastiais. On est tous passé devant l’Île de Beauté, on connaît tous la légende de la prison Sainte-Claire avec les gens qui parlaient aux prisonniers depuis les murs de la Citadelle. Le couvent Saint-François, c’est un endroit un peu mystique, on passe devant, on voit que c’est grand et on ne peut pas rentrer », raconte le photographe.
Armand Luciani, lui, y est entré. Ce jour-là, il ouvre les portes de la prison Sainte-Claire. Pour saisir la réalité du lieu, et parvenir à l'imprimer sur pellicule, le photographe a passé des heures au milieu des fantômes du passé. « On pense à plein de choses. On se dit là, c’étaient les cellules, là, c’étaient les parloirs. […] Et on imagine il y a 40 ans ou 50 ans dans l’hôtel Île de Beauté, c’était le faste, il y avait tellement de monde. Et aujourd’hui il n’y a plus rien », explique Armand Luciani.
Ces lieux, désormais fermés au public, ne vivaient plus que dans les souvenirs des anciens. Les photos d'Armand Luciani sont une fenêtre ouverte sur un passé qui ne demande qu'à se faire connaître.