Le prochain festival italien de Bastia se déroule jusqu'au 18 février prochain. Un rendez-vous très attendu, qui, cette année, a dû s'adapter à la fermeture du théâtre municipal. Nous avions assisté à la conférence de presse de présentation, le 28 janvier dernier.
Jean-Baptiste Croce, président du festival italien de Bastia, prend place sur la scène de la salle 1 du Studio cinéma, devant la grande affiche de la 36e édition, projetée sur l'écran. Et rappelle que jamais, en 36 ans, le festival n'a été annulé.
Alors, on l'aura compris, ce n'est pas la fermeture du théâtre municipal de la ville, coeur battant de l'événement, qui changera les choses.
Sans le théâtre
"Ce nouveau contexte n'est pas évident pour la vie culturelle bastiaise", reconnaît néanmoins Mattea Lacave, adjointe au maire de Bastia, en charge de la culture. "Alors il a fallut trouver des solutions".
C'était au théâtre que se donnaient rendez-vous les festivaliers, la presse, c'est là qu'étaient diffusés de nombreux films, c'est là également que se tenaient les grandes soirées d'ouverture et de clôture qui font une partie du charme du festival italien. "Difficile de nier que cette fermeture a réduit considérablement la capacité d'accueil du festival".
Un festival qui, de surcroît, l'année dernière, a accueilli pas moins 20.000 personnes, battant son record et devenant ainsi le deuxième festival du film italien de France, en terme de fréquentation.
Pour que les amateurs et amatrices de cinéma et de culture italiens ne soient pas pénalisés, Jean-Baptiste Croce et son équipe ont décidé de rallonger le festival, qui durera cette année deux semaines et non une.
Et les films seront visibles dans trois lieux différents : le Studio Cinéma, comme chaque année, mais également le Régent, et l'Alb'Oru.
La salle de spectacle étant dans les quartiers Sud, une navette gratuite sera mise en place chaque soir, qui reliera le centre-ville à Lupinu.
Une coloration féminine
La deuxième nouveauté, "c'est le nombre de femmes que nous recevrons", souligne Jean-Baptiste Croce. "Habituellement, on programme un ou deux films réalisés par une femme, cette année il y en aura six".
Parmi eux, Prima Donna, réalisé par Liliana Cavani. La réalisatrice de 91 ans est connue, entre autres, pour avoir signé en 1974 Portier de Nuit, avec Charlotte Rampling. Un film dont le sujet, la relation trouble entre une rescapée des camps de concentration et son ancien bourreau, avait suscité de nombreuses polémiques.
Les vingt films projetés durant ces deux semaines seront répartis en six sections. La compétition, bien sûr, mais également la section panorama, la section L'Italie au féminin, Cine Memoria, Cine Jeunesse, et enfin un hommage à l'acteur Pierfrancesco Favino, à travers deux films inédits en France, Comandante, scénarisé par Sandro Veronesi, et Adagio, de Stefano Sollima.
En plus de cette programmation cinématographique, le festival italien proposera comme à son habitude des conférences, un salon littéraire, une exposition de peinture, et des concerts lors des soirées d'ouverture et de clôture.