La chambre régionale des comptes a publié ce jeudi 29 août un rapport sur l'hôpital de Bastia. Le document porte sur six ans d'exercice et décortique, entre autres, la gouvernance, l'offre de soins, l'accueil des urgences, mais aussi des finances.
200 millions d’euros de déficit cumulé sur 6 ans : c’est le constat du rapport que vient de publier la chambre régionale des comptes sur l’hôpital de Bastia.
Sur la seule année 2022, le déficit annuel est de 21,2 millions d’euros. Pour le directeur de l’établissement, le déficit est structurel et l’insularité en serait une des causes.
"C'est l'obligation d'avoir des services sur place, pour permettre un accès aux soins à l'ensemble de la population. Mais des services qui n'ont pas forcément suffisamment de population pour être optimisés en terme de capacité et d'équilibre de charges", explique Christophe Arnould, directeur Centre Hospitalier de Bastia. "Et ça vaut pour les spécialités de recours insulaires et on assume cette mission de service public pour permettre cet accès à la population mais cela nous rend très largement déficitaires".
Des problèmes de recrutement
Absentéisme, irrégularités, durées légales du travail non respectées. L’hôpital de Bastia fait aussi face à des problèmes de recrutement, avec un recours à de nombreux personnels non-permanents.
D'après le rapport, en 6 ans, l’effectif du personnel médical a augmenté de 18%, dont 35% sont des non-permanents. Autre point du rapport: les difficultés du service des urgences, avec une activité de plus en plus soutenue: +10,2 %, mais un manque criant de médecins, surtout l’été.
"On n'a moins de monde, moins de médecins, car certains prennent des congés. Dans les services de l'hôpital, certains diminuent leur capacité pour pallier le manque de médecins. Nous avons une unité de courte durée qui a été fermée tout l'été, faute de médecins", regrette Florent Lothe, médecin urgentiste.
Pour réduire son déficit, l’hôpital devrait finaliser, sans délai, un plan de redressement réaliste. La construction d’un nouvel hôpital pourrait être un moyen d’attirer et fidéliser plus de praticiens.