Depuis des décennies, à Bastia, l'établissement scolaire Jeanne d'Arc organise un forum formations et professions à destination des élèves de la 3e à la Terminale. Près de 200 professionnels et écoles sont présents, afin de donner toutes les chances de faire les bons choix au moment de choisir ses études.
"Aimer la mode, c'est très bien, et le fait que tu dessines déjà des vêtements, c'est un vrai plus. Tu pourrais devenir styliste. Mais être créatrice d'une marque ce n'est pas que ça. C'est aussi être chef d'entreprise". Nathalie Ferrarini adresse un grand sourire aux trois jeunes lycéennes qui sont assises en face d'elle. Pas question de les décourager.
Mais le but de sa présence à la journée des métiers organisée par l'établissement scolaire privé Jeanne d'Arc, à Bastia, c'est aussi de leur présenter la réalité de son quotidien. Il y a quelques années, elle a créé sa marque de vêtements pour enfants, We Are Kids. Et l'an dernier, elle a eu la surprise de voir l'un des modèles qu'elle a dessinés porté par le bébé de Rihanna, sur un post Instagram.
Une réussite spectaculaire, mais qui n'est pas arrivée par miracle. Au-delà du glamour, être créatrice de vêtements, c'est "travailler sur la com', sur le juridique, sur la comptabilité, et sur un aspect essentiel, la production. Où faire produire, ses vêtements, à quel prix, de manière éthique ou non..."
Curiosité
En tout, ce samedi matin, en un peu plus de deux heures, une trentaine d'élèves, de la 3e à la Terminale, sont passés rencontrer Nathalie et son assistante, Manuella, installés dans la salle 302 de Jeanne d'Arc, à côté des stands dédiés à la danse, à la photographie, à la musique ou à la comédie.
Il y a plusieurs métiers que j'aimerais faire, j'ai regardé plein de choses sur internet, mais aujourd'hui, je peux poser des questions, et avoir des réponses
Théo, 2nde
Dans la salle d'en face, les 450 élèves qui ont sillonné les cinq étages de l'établissement pouvaient découvrir comment devenir hôtesse de l'air, pilote de ligne, ou conservateur de musée. Un peu plus loin, ce sont une chirurgien-dentiste, une architecte d'intérieur, une coach sportive, un adjudant-chef qui ont fait le déplacement... En tout, près de 180 métiers et formations étaient représentés.
Et la plupart des élèves ne veulent pas gâcher cette chance. "C'est une bonne idée, ce genre de journée, pour ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent faire plus tard, ça peut donner des idées. Et pour ceux qui savent déjà, ça permet de mieux découvrir les coulisses du métier, et de prendre des contacts", glisse François, élève de terminale. Lui veut être journaliste, et il a reçu très récemment une réponse positive d'une école de journalisme à Nice. S'il a son bac, l'année prochaine, il fera partie de leurs élèves.
Théo, lui, n'est qu'en seconde. Et il vient de faire ses premiers vœux pour Parcoursup. "L'année dernière, ça m'a permis de faire un premier tour, juste pour me faire une idée. Et depuis, j'ai pu affiner. Il y a plusieurs métiers que j'aimerais faire, j'ai regardé plein de choses sur internet, mais aujourd'hui, je peux poser des questions, et avoir des réponses".
Bien choisir
Cette journée des métiers, aujourd'hui appelée Forum Formations et Professions, existe depuis des décennies à Jeanne d'Arc. Et quelques élèves d'autres lycées de la ville n'hésitent pas à venir, discrètement, pour profiter de cet accès, rare, aux professionnels, alors que beaucoup sont obligés de partir sur le continent pour participer à de tels événements.
Pour Jean-François Giuliani, adjoint au chef d'établissement, c'est un apport primordial pour les élèves, qui arrivent à un moment charnière de leur parcours scolaire : "on veut que nos élèves puissent enchaîner, après l'obtention du bac, et réussir dans le supérieur. Mais cette transition est plus difficile que jamais, avec les récentes réformes, qui font que le niveau fluctue beaucoup dans le secondaire, alors que les attentes, au niveau supérieur, restent les mêmes. C'est une raison de plus pour bien choisir son orientation, et se préparer du mieux possible. En ce moment, ils choisissent leurs spécialités parcoursup, et ceux qui hésitent encore ont une occasion de voir une dernière fois pas mal de choses, avant de valider leur choix".