Ce lundi s’ouvre au tribunal correctionnel de Bastia le procès d’une affaire de stups remontant à février 2017. À cette date, 15 kilos de cocaïne sont saisis dans une voiture. 31 personnes sont soupçonnées d’être impliquées dans ce dossier. Le procès devrait durer deux semaines.
C'est la plus grosse affaire de stupéfiant jugée par le tribunal correctionnel de Bastia. 31 prévenus, comparaissent depuis ce lundi matin. soupçonnés d’être impliqués dans un trafic de stupéfiants. L'affaire remonte à février 2017, date à laquelle sont saisis 15 kilos de cocaïne et trois kilos de résine de cannabis dans une voiture.
Dans ce dossier, le tribunal va devoir faire preuve de méthodologie, car il va falloir démêler les responsabilités de chaque membre supposé du réseau. À l’instruction, les prévenus ont été divisés en deux groupes : les importateurs d’un côté, ceux qui ont fait venir la drogue d'Amsterdam, et les revendeurs de l’autre, les petites mains chargées d'écouler la drogue à Corte et en Balagne.
Si c'est la première fois que ce genre d'affaire est jugée à Bastia, elle n'a rien d'exceptionnelle pour les avocats qui fréquentent les barreaux parisiens ou aixois. "En France, le chiffre d'affaires du trafic de stupéfiants est évalué à environ 2,7 milliards d'euros. La moitié est consacrée à la cocaïne. C'est le PIB d'un pays comme les Seychelles. Il faut aussi ramener les choses à leur réalité", soutient maître Julien Pinelli, avocat de Jean Christophe Bracconi.
Parmi eux, certains, comme les frères Binvignat, ont déjà plusieurs condamnations à leur actif, dont certaines pour trafic de stupéfiants. Ils sont considérés par les enquêteurs comme les cerveaux du réseau. D’autres prévenus présentent un casier vierge.
Chaises nominatives
Parmi les prévenus, 10, en détention provisoire depuis leur arrestation, sont arrivés en fourgon et ont été entassés dans le box. Les autres comparaissent libres. Des chaises nominatives ont été installées par le tribunal dans la salle d’audience.
Pour un avocat de la défense, la justice a voulu faire de cette affaire un dossier emblématique. " On a voulu faire le dossier de la drogue en Corse en réunissant 31 prévenus à cette barre et en prévoyant trois semaines d'audience. En réalité, et je pense que les débats les démontreront, il y avait la possibilité de disjoindre le cas d'un certain nombre de prévenus aujourd'hui", estime maître Emmanuel Maestrini.
Lundi après-midi, les auditions ont commencé avec celle de Jean-Louis Binvignat, le cerveau du réseau selon les enquêteurs, mais il nie. Il affirme avoir été menacé par des membres du milieu pour organiser des voyages aux Pays-Bas suite à des dettes de jeu qu'il avait contractées.
Devant le tribunal, il reconnaît avoir demandé à ses co-prévenus de participer à ces voyages, mais, dit-il, cela était pour "leur rendre service" ou encore "leur payer des vacances". Des déclarations que la présidente recoupe systématiquement avec celles des autres prévenus. Les auditions dureront pendant plusieurs jours.