Les riverains du port de Bastia ne désarment pas. Une fois de plus ils font entendre leur voix pour dénoncer la pollution des bateaux à quai dans le port de la ville.
Avec une trentaine de rotations journalières en pleine saison, les navires recrachent de nombreuses particules fines, en mer, mais également au port quand les moteurs tournent, en grande partie pour fournir l'électricité du bord.
Depuis plusieurs années les chercheurs du monde entier tirent la sonnette d'alarme car d'après eux, les carburants maritimes sont bien plus toxiques, que ceux utilisés dans les voitures. "Les carburants maritimes ont une teneur en soufre plus de 3.000 fois supérieure à celle des carburants utilisés par les voitures et les camions" s'inquiétait en 2015 dans le journal Le Monde Adrien Brunetti, coordinateur du réseau santé environnement de FNE.
Seule solution pour éviter de retrouver cette suie noire sur les terrasses des balcons et au fond des poumons : réduire les émissions riches en soufre des fiouls lours et légers. La convention Marpol (pollution marine) ratifiée par la France en 2015 devrait permettre de diminuer ces seuils. L'ordonnance prévoit que les navires à quai durant plus de deux heures consécutives doivent utiliser des combustibles marins dont la teneur en soufre est inférieure ou égale à 0,1% en masse, à l'exception des navires qui stoppent toutes les machines et utilisent le branchement électrique à quai.
Pour réduire la pollution des bateaux, il faudrait faire également faire naviguer les navires au gaz GNL, l'équivalent du GPL pour les voitures. Des paquebots de ce style commencent à sortir des chantiers navals. On en trouve principalement deux en Europe du Nord. Quatre autres bateaux de croisière, naviguant avec ce carburant, devraient également être mis en service avant 2020.
Peut-être les verra t-on un jour dans les ports corses...