Une saison qui, cette fois encore, se fera sans le théâtre de Bastia, en travaux. Mais les services culturels continuent d'innover, pour proposer un programme alléchant, sur la scène de l'Alb'Oru mais également à travers la ville, à la faveur de Teatru à l'apertu.
La saison débute en grandes pompes, avec la diffusion du Napoléon d'Abel Gance, à l'Alb'Oru, les 6 et 7 septembre prochains.
Certes, ce n'est pas vraiment une avant-première, le film étant sorti sur les écrans en 1927.
Mais en près d'un siècle, Napoléon a acquis un statut à part auprès des cinéphiles. D'abord parce qu'il est considéré comme l'un des monuments du cinéma muet, mais également parce qu'il a connu un parcours chaotique, remonté, réduit ou restauré à d'innombrables reprises, parfois au détriment de l'oeuvre.
La version qui sera présentée à l'Alb'Oru, après plusieurs projections au cours de l'été en Corse, est Napoleon vu par Abel Gance, une version inédite de 7 heures, restaurée et rendue au plus près de sa forme originelle par le réalisateur et chercheur Georges Mourier, après seize ans d'un travail acharné.
Le découvrir sur grand écran offre une occasion rarissime de découvrir un pan entier de l'histoire du cinéma, comme peu de gens l'ont vu auparavant, malgré son grand âge.
Alors sept heures, on en convient, c'est long, même pour les cinéphiles. Mais l'Alb'Oru propose également de ne découvrir que la partie 2, le 7 septembre. Un segment d'une durée plus raisonnable de 3h20.
Une nouvelle saison culturelle audacieuse et hétéroclite
Pierre Savelli
Mais, une fois de plus il y en aura pour tous les goûts, en matière culturelle, cette saison à Bastia.
Du concert de Joyce Jonathan, auréolée de son immense succès en Chine, où elle est désormais une icône, à la pièce Don Ch'è Rottu 2, mise en scène par Jean-Pierre Lanfranchi, en passant par le lancement d'un festival de musiques urbaines, par un concert d'I Messageri ou par le one man show de Paul de Saint Sernin, le sniper qui officie tous les samedis soir sur France 2 dans l'émission Quelle époque !, le choix est large - mêlant artistes insulaires, continentaux et étrangers - et d'une qualité indéniable.
Pour le maire de Bastia, Pierre Savelli, c'est "une nouvelle saison culturelle audacieuse et hétéroclite au sein d'un lieu aujourd'hui incontournable, qui (...) valorise la pluralité des pratiques artistiques, respecte la diversité des publics, et offre enfin cette importante liberté de ton et de spectacles."
Mais l'Alb'Oru n'est pas le seul lieu à proposer l'offre concoctée par Mattea Lacave et ses équipes.
Hors-les-murs
Avec Teatru à l'apertu, les spectacles vont également investir les rues et les lieux les plus divers : la place du marché, les jardins suspendus du Palais des gouverneurs, l'Arinella, la place Claude Papi, les jardins de l'Annonciade, l'école Georges Charpak ou le pensionnat Jeanne d'Arc...
Teatru à l'apertu, carte inédite et éphémère de la création
Mattea Lacave
L'adjointe chargée de la culture à la mairie de Bastia souligne "l'envergure toujours plus importante" de la démarche. "Pas moins de 28 propositions artistiques différentes dans 14 lieux éparpillés dans la Ville, du Nord au Sud, de l'intérieur à l'extérieur, de l'intime au grandiose, carte inédite et éphémère de la création".
Là encore, chacun pourra retrouver les artistes, les genres et les oeuvres qui lui sont familiers, mais aura également l'occasion de découvrir, en bas de chez lui, des choses auxquelles il ne serait peut-être jamais intéressé autrement.
Une belle manière de proposer une Bastiaises et aux Bastiais ce qu'ils aiment, mais également ce qu'ils pourraient aimer, pour reprendre les mots de Jacques chancel, grand passeur culturel s'il en est...