Le Conseil d'Etat s'élève contre des "faits d'une extrême gravité". Le rapprochement peut sembler hardi tant les incidents constatés, s'ils sont condamnables, sont d'une nature différente dans les deux villes.
A la lecture du communiqué de presse du Conseil d'Etat, on devine que c'est l'accumulation de "graves incidents" qui a incité le premier corps de l'Etat a prendre position. Après l'occupation du tribunal administratif de Bastia le 15 mars dernier, c'est le tribunal administratif de Nantes qui a été pris pour cible, jeudi 23 mars, et une nouvelle fois hier, mardi 29 mars.
Dans un communiqué, le Conseil d'Etat a ainsi témoigné de "sa solidarité et de son entier soutien aux femmes et aux hommes, magistrats et agents de greffe, qui œuvrent chaque jour pour rendre un service public de proximité et juger les litiges entre les citoyens et l'administration".
Occupation pacifique à Bastia
"Ces faits d'une extrême gravité affectent des lieux de justice, symboles de l'Etat de droit".
Les deux occupations, néanmoins, sont d'une nature très différente. Celle du tribunal de Bastia s'est déroulée de manière pacifique, sans dégradations ni violences. Il en a été tout autrement de celles de Nantes, dont l'entrée du tribunal a été saccagée, avant qu'un cocktail molotov ne soit lancé dans la salle d'audience.
A Nantes, les dégradations ont eu lieu lors des manifestations contre la réforme des retraite. En Corse, l'occupation avait pour but de dénoncer une décision du tribunal administratif concernant la place de la langue corse lors des débats dans l'hémicycle de l'Assemblée de Corse.