Occupation du tribunal administratif : les représentants des jeunes nationalistes corses reçus par le préfet de Haute-Corse

Depuis plusieurs heures, une trentaine de militants nationalistes occupent le tribunal administratif de Bastia, pour dénoncer la décision de la juridiction d'annuler les articles des règlements intérieurs de l'assemblée de Corse et du Conseil exécutif faisant mention de la langue et du peuple corse. Un rassemblement est prévu devant le tribunal à 18 heures.

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Ils se sont retrouvés peu après 8 heures, ce matin, sur une route en contrebas du tribunal, à l'abri des regards. Et à 8h30, ils se sont dirigés, en courant, vers la grille de l'établissement. Après avoir escaladé le muret, l'un des protagonistes a ouvert le portail, et la trentaine de jeunes hommes et jeunes femmes qui constituaient le gros des troupes est entré à l'intérieur. 

Ils sont militants de Ghjuventù in Core, A Muvra, Cunsulta di a Ghjuventù Corsa, Ghjuventù Paolina, ou encore Ghjuventù Independentista. Et ils entendent exprimer leur désaccord avec la décision de la juridiction administrative, qui a donné raison à l'ancien préfet de Corse, Pascal Lelarge, en annulant le 9 mars dernier les articles des règlements intérieurs de l'assemblée de Corse et du Conseil exécutif, qui faisaient référence à la notion de peuple corse, mais également de langue corse comme l'une des deux langues autorisées, comme le français, lors des débats qui se tiennent dans l'hémicycle.

Occupation

A leur arrivée, les militants nationalistes trouvent porte close. Le tribunal, qui doit ouvrir ses portes à 8h30, est fermé. Et malgré plusieurs tentatives à l'interphone, personne ne répond. Après que plusieurs d'entre eux ont tenté d'escalader les murs du bâtiment, pour atteindre les fenêtres de l'étage, qui ne sont pas grillagées, l'occupation semble compromise. Mais l'un d'eux parvient finalement à ouvrir une porte du sous-sol, qui donne accès à l''intérieur. 

Les militants se ruent à l'intérieur, alors que l'un d'eux rappelle qu'il n'est pas question de casser quoi que ce soit. La consigne est respectée. Seuls des tracts "lingua corsa, lingua viva" sont jetés dans tous les bureaux, et glissés dans tous les dossiers.

Quelques minutes plus tard, ils accrochent au balcon et aux fenêtres des banderoles défendant la langue corse, après avoir mis en berne le drapeau français, et suspendu à la place un drapeau corse. 

"volonté répressive"

Pour les jeunes nationalistes rassemblés ce matin, "u fattu d'impedisce una populazione di parlà lingua soia face parte d'une vulintà sincera di strughje l'usi è a cultura di un populu per rimpiazzà la da un'antra. L'attu di u prefettu Lelarge tertimuneghja oghje d'une vulintà ripressiva chì hà più dui un valore puliticu : un scopu vinditicciu arrimbendu si à a lege". 

A l'intérieur, une seule personne, Thierry Vanhullebus, le président du tribunal administratif. L'homme est longuement resté enfermé dans son bureau, malgré les propositions des occupants de le laisser quitter les lieux. Les deux parties ont communiqué un temps à travers la porte du bureau, ou d'une fenêtre à l'autre. 

Mais à la mi-journée, Thierry Vanhullebus est finalement sorti pour discuter des revendications des militants. 

Peu avant 15 heures, un rendez-vous a été pris entre le préfet de Haute-Corse et deux représentants de chacun des cinq mouvements. Ces derniers se sont rendus à la préfecture. 

Du côté de Teo Bastiani, militant de la Ghjuventù Independentista et représentant des mouvements mobilisés, on espère que "les élus nationalistes, qui sont les premiers concernés, vont manifester clairement leur soutien"

Lisandru de Zerbi, adjoint au maire de Bastia en charge de la langue et de la culture corse, ainsi que de la jeunesse, mais également fondateur de Praticalingua, a fait une rapide apparition, mais s'est gardé de tout commentaire. 

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