L'exposition « Identità, les Corses et les migrations » a nécessité deux ans de préparation au musée de Bastia. Dans les salles, quelque 260 œuvres sont proposées. Le but : comprendre les répercussions des différentes migrations sur le sentiment d'identité corse.
Que l’on parte ou que l’on arrive, le port est un lieu incontournable. Toutes les histoires y sont passées et c’est presque naturellement qu’une reconstitution de l’un d’entre eux a été installée dans une des salles de l’exposition « Identità, les Corses et les migrations ».
« Pendant des siècles, ces départs et ces arrivées se font dans les ports de Corse, principalement celui de Bastia. Il s’agissait pour nous de faire une évocation visuelle de ce moment du départ, ou de ce moment de l’arrivée », indique Sylvain Gregori, directeur du musée de Bastia.
Parmi ces histoires : celles des Corses qui ont migré. À partir du XVIIe siècle, ils sont nombreux à avoir quitté l’île, notamment pour asseoir un statut social. D’autres l’ont fait par nécessité économique, particulièrement au XIXe siècle et XXe siècle.
« Une immigration à attache »
Mais indifféremment de l’époque, des raisons et du lieu des constantes demeurent : l’attachement viscéral à la terre, le besoin de se regrouper et de revenir. « L’immigration corse a cette caractéristique, c’est une immigration à attache. La plupart des immigrés reviennent dans l’île une fois un temps passé à l’étranger, dans les colonies ou en France continentale », reprend Sylvain Gregori.
Les histoires de ceux qui ont choisi la Corse pour immigrer se comptent aussi à la pelle. Les premiers et les plus nombreux jusqu’à la Seconde Guerre mondiale sont les Italiens. Tous sont venus pour travailler. « La majeure partie de ces immigrés est de la main d’œuvre, notamment bûcherons et charbonniers, même si on a aussi un courant intellectuel avec les réfugiés avant le Risorgimento. Et c’est une immigration qui malgré des crises a réussi à s’intégrer parfaitement dans la société corse avec des apports culturels très importants notamment dans les domaines de la musique et du chant », complète le directeur du musée de Bastia.
Les répercussion, notamment politiques, créées par la vague migratoire des rapatriés d’Algérie dans les années 1960 seront plus fortes. L’exposition donne quelques clefs sans valeur de jugement et se veut avant tout un hymne à la réflexion sur une communauté de destin. Une exposition à découvrir jusqu'au 22 décembre.