Coup de théâtre au procès de Joseph Leoni. Cet homme comparait devant les assises de la Haute-Corse pour le meurtre de son père en janvier 2016 à Pietracorbara. Son principal alibi est tombé ce lundi. Le témoin qui avait déclaré qu'il était chez lui au moment des faits est revenu sur ses propos.
Ce lundi, un homme sort énervé de la salle d’audience. Il était jusqu’à aujourd’hui l’alibi de Joseph Leoni. Mais le témoin capital de l’affaire a changé de version et livré un témoignage accablant pour l’accusé de 38 ans suspecté du meurtre de son père.
Un peu, plus tôt, c’est un ami de la famille qui était venu à la barre dire qu’il craignant les excès de violence du fils à l’encontre du père et qu’il en avait averti ce dernier. La journée s’est poursuivie avec les dépositions des parties civiles qui attendent que justice soit faite.
« Comme l’ensemble des membres de sa famille, mon client est convaincu de la culpabilité de son cousin. Lequel, en s’enfermant dans des silences assourdissants, lequel, en s’enfermant dans des contradictions, ne fait que confirmer cette culpabilité qui au fur et à mesure des débats s’impose », estime Me Francesca Seatelli, avocate de la partie civile. « Je pense que c’est le cas de toutes les parties civiles. Toutes attendent une décision dans un sens, c’est-à-dire la condamnation et que la sanction soit prise à mesure des actes », continue Me Olivier Pellegri, avocat de la partie civile.
Responsabilité
Prostré dans son box de verre, diminué par un traitement anxiolytique très lourd, Joseph Leoni campe sur sa position. Il le dit et le répète, il est innocent, il n’a pas tué son père. Sa défense, elle, commence pourtant à évoquer la question de sa responsabilité.
« Je pense que vous aurez compris qu’en ce qui me concerne, il y a eu à minima une altération du discernement et à maxima une abolition complète de son discernement au moment des faits qui lui sont reprochés et qui, malgré tout, ne sont pas reconnus, toujours pas aujourd’hui », explique Me Nathalie Sabiani, avocate de la défense.
Abolition, altération du discernement ou responsabilité pénale pleine et entière, ce sera certainement l’objet des débats de demain, mardi, avec les auditions des experts psychiatres et psychologues qui ont examiné l’accusé.